Le festival bruxellois dédiait ses planches aux talents nationaux mercredi. Compte-rendu déçu.
Rendez-vous populaire annuel des Nuits Botanique, la soirée belge a rameuté la foule des grands jours au Jardin mercredi soir, à Bruxelles. L’occasion pour les groupes du cru de jouer devant leurs ouailles et pour les professionnels, d’ici ou d’ailleurs, de sonder utilement la scène du plat pays. Douze formations noire-jaunes-rouges étaient donc en lice pour défendre ses couleurs. Une sélection intelligente mais parfois discutable. L’absence d’artistes hip hop aux côtés des nombreux chantres rock peut, par exemple, être pointée du doigt. En outre, plusieurs bons candidats potentiels se seront produits comme première partie, en amont du festival, ou le feront plus tard. Ainsi, V.O., Balthazar ou Carl et ses Hommes Boîtes ont par exemple séduit plus tôt, et l’on attend beaucoup des futurs passages du Colisée ou de Veence Hanao. Autant de groupes qui auraient pu renforcer la qualité de cette Nuit Belge. Au même titre qu’un Moaning Cities, dont les guitares sixties et les refrains psyché commencent de plus en plus à résonner en Belgique depuis la sortie de leur premier EP éponyme. Mais parlons des présents…
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Au rayon déceptions, ça se bouscule au portillon. The Peas Project, jadis si funky,bourrine aujourd’hui à l’envi. Au fil d’un second opus synthétique et décevant (Power & Romance), le collectif bruxellois délaisse quelque peu les cuivres que l’on aimait tant. S’il est toujours efficace en live, le Peas a donc vendu son âme au diable du beat. Mauvaise idée s’il en est. Puis, il y a Soldout. Un duo de la capitale sur lequel nombre de clubbers et de spécialistes du genre autrefois ont fondé maints espoirs. Seulement voilà, avec leur récent More, Charlotte Maison et son acolyte David Baboulis loupent leur retour aux affaires. À défaut d’énergie, le tandem n’arrivera pas à chatouiller les chevilles. Enfin reste le cas Vismets, parent pauvre de Ghinzu, qui compense toujours son manque de subtilité par un trop plein d’électricité et – c’est nouveau – des torrents de claviers. Ils nous promettent une seconde plaque plus pop à la rentrée.
Heureusement, il y eut aussi du bon. Ou de moins de l’espoir. D’abord avec Paon en début de soirée. Un jeune groupe formé sur les cendres de deux autres formations belges qui connurent à l’époque leurs petits succès. Il s’articule ainsi autour du chanteur des Tellers – Ben Baillieux-Beynon – à la gratte et du leader de Lucy Lucy! – Aurelio Mattern – au clavier. D’une compo garage-pop à l’autre, on redécouvre le sens du gimmick entêtant des premiers et l’énergie sautillante des seconds. Romantique à souhait sur « Le Slow », ardent avec « Keep On Burning » et brillant sur le single « Shine Over Me »… Sans prétention, le Paon fait la roue et séduit à l’envi. Une affaire en cours mais à suivre de près. Enfin, pour finir en beauté, il y avait BRNS, le quadruple étalon des scènes belges actuelles. Leur prestation fut, comme prévu, le point d’orgue de la soirée. Pourtant, le carré bruxellois n’était pas en forme olympique. Mais il en profita pour disséminer quelques nouveautés ici et là dans son set. En attendant, les sept titres lumineux du EP introducteur Wounded raviront les fans de pop expérimentale et galopante qui sommeille en chacun de nous. Et sont estampillés Naïve Records dans l’Hexagone depuis fin avril.
{"type":"Banniere-Basse"}