Les Toulousains dingos d’Hypnolove, copains de scène de Sébastien Tellier, passaient hier soir à Paris, au Silencio. On y est passé sans faire de bruit. On vous raconte.
Le Silencio accueille toujours des groupes un peu étranges, soit en montée de hype, soit très pointus, soit expérimentaux. Souvent, les groupes sont un peu tout ça à la fois. Ce sont des outsiders fait pour le succès, des personnages geek-chic qui s’imposent, des freak-friendly arty. Hypnolove : en plein dans le mille. On les avait perdus de vue pendant longtemps, et puis ils sont revenus il y a quelques semaines avec un deuxième album brillant, Ghost Carnival. Carnaval de fantômes annoncé, bric-à-brac de sons à l’esthétique tordue, grande fête burlesque où se mélangent sans manières italo-disco, funk, eurodance et electro, cet album avait laissé comme un goût d’Arlequin dans nos mémoires colorées. Puis il y eut, comme toujours, l’attente de l’expérience live, de sa force de frappe – ou non, parfois. On les avait loupé en première partie de Sébastien Tellier, un copain à eux. C’était un peu avant le printemps. Du coup, silence : on apprend qu’ils passent au Silencio.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Hypnolove commence avec Simple, Classic, Beautiful. Bim, bam, boom, le son éclate. Très vite, on comprend que Ghost Carnival est déjà loin dans les esprits illuminés de ces Toulousains. Come To My Empire ? Holiday Reverie ? Winter In The Sun ? Les morceaux sont méconnaissables. Ils ont été refaits pour la scène, pour la sueur. Evidemment, le Silencio n’est pas le meilleur endroit en France pour danser comme un taré, mais ce n’est pas l’envie qui manque. Le son est lourd, épais, intense. Ils partent dans de longues digressions de claviers, de belles balades en sampler volant. La basse, groovy, vient adoucir la puissance de ces bidouillages electro, et donner corps à cette énergie paisible, palpable, plastique. Hypnolove est un poil guignolesque, mais terriblement classe. Avec ses cheveux très courts, son regard possédé et sa veste blanche, Thierry Moreira, le chanteur, fait d’ailleurs penser à ce foufou d’Alexis Taylor. Complètement à part dans le paysage dansant d’ici, Hypnolove pourrait être le Hot Chip français. D’un côté, il l’est déjà : il suffit de fermer les yeux, c’est de l’autre côté de la pop.
{"type":"Banniere-Basse"}