Devenu le second festival de France en termes d’affluence, le Hellfest recevra plus de 150 000 fans de Metal sur cette édition 2014. Plutôt « Bigger is better » que « Less is more » dans l’esprit, la programmation et la scénographie, le festival a transformé Clisson (44) en étape incontournable dans la ronde des festivals d’été.
Fièrement planté aux abords du Hellfest, on note un food truck qui nous évoque plus Rock en Seine et ses hipsters auto-clonés qu’un festival metal. En même temps les records de fréquentation font que le Hellfest, -particulièrement le samedi, journée oldies-, est devenu, pour reprendre le mot de De Gaulle « le métro à cinq heures », et qu’on y croise donc bien du hipster barbu, au même titre que des néophytes venus en voisins, ou des fans sexagénaires de Deep Purple ou Status Quo.
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Ajoutons l’apport de La Grande Roue, nouveauté de l’année pour ajouter une petite touche Fête à Neuneu. Et vérifier qu’un samedi au Hellfest 2014 a forcément quelque chose qui plaira à chacun. OK !, sur la Mainstage 2 ça déchiquette menu entre We came as romans, Hatebreed ou les Marseillais de Dagoba, seul groupe français à se hisser si haut dans la prog ce week end.
En revanche, sur la Mainstage 1 se succèdent des groupes, qui même en France ont connu de bonnes fortunes radiophoniques. Et si le touchant 18 & Life de Skid Row fut l’une des power ballads les plus marquantes du hard US sauf chez nous, le public ne se fera pas prier pour la reprendre avec une ferveur quasi catholique, avant l’hymne Youth Gone Wild : chanté avec d’autant plus de cœur que la dite jeunesse sauvage a pris ses distances…
Ensuite, il n’y avait plus qu’à dérouler pour éprouver l’étrange impression de se retrouver sur Radio Nostalgie. Ce fut d’abord Extreme qui au terme d’un set hard-funk et bien pêchu fera scander en acoustique le refrain de More Than Words à plus d’un sataniste convaincu. Avant qu’Hole Hearted n’enfonce le clou avec sa 12 cordes à la Supertramp. Christine Boutin, même pas mal ! C’est ensuite à Status Quo de prendre le relais pour enquiller les hits, de Down Down à Whatever You Want sans oublier l’ineffable In The Army Now qui en nous évoquant la calamiteuse reprise des Enfoirés finira de mettre à mal le côté « trve evil » sommeillant en nous. Puis Max Cavalera, ex-âme de Sepultura, aujourd’hui à la tête de Soulfly revisite le patrimoine thrash brésilien avec l’inusable Roots. Et prolonge la franchise Cavalera Metal Inc. avec l’un de ses fistons à la batterie et l’autre qui tâte du micro par à coups.
On replonge dans le tout-terrain avec Deep Purple, fatigués et fatigants mais qui feront plaisir aux cohortes de cheveux blancs. Voilà, Black Night et Smoke On The Water ont résonné au soleil couchant, on peut passer à la suite… Soit Aerosmith, là aussi champions des rotations lourdes sur les FM à l’aide de ballades laides. Heureusement que Steven Tyler, plus cabotin encore que Fabrice Lucchini porte le show à bouts de bras, comme s’il fêtait Vegas sur Loire. Et quand le groupe se risque du côté de ses titres 70’s, il est d’autant plus convaincant que l’on se repasse mentalement les images des dernières prestations live des Rolling Stones.
Passé le final au grand piano sur Dream On suivi d’un Sweet Emotion sensuel, on peut laisser là les mignardises pour enfin recevoir notre ration quotidienne de death metal, avec Carcass qui à 1 h du mat’, fait tente comble. Le quatuor de Liverpool est aussi convaincant sur les vieilleries que sur les titres de son récent come back. Et le public ne montre aucun signe de fatigue, d’autant que le frontman, Jeff Walker assez imbibé, fait le spectacle. S’étonnant devant une telle affluence, il se demande si elle est due à la pluie, et multiplie les piques à l’encontre des tendrons d’Avenged Sevenfold qui sur la grande scène pratiquent un metal trop calibré pour lui plaire. Walker a beau donner dans le death-metal qui pique, il n’en possède pas moins cet humour caustique propre aux habitants de Liverpool, et digne de celui d’un John Lennon. Il n’en a toutefois pas encore les fameuses lunettes rondes. Ca, ce sera pour Ozzy, ce dimanche soir. En clôture de l’édition 2014.
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