Revenu de sa flânerie californienne avec un album d’une beauté vaporeuse, H-Burns a livré jeudi soir sur la scène intimiste de la Maroquinerie une prestation emprunte de mélancolie, à la hauteur des attentes du public parisien. On y était, on vous raconte.
Renaud Brustlein a la même allure que ces types habités par leur musique que l’on croise au détour d’une scène dans un bar à Austin : entouré d’une aura rendue presque palpable par un habile jeu de lumières tamisées, tantôt rouges tantôt bleues, le Drômois a ravivé hier soir la flamme de ses rêves de Cadillac et d’americana. Face à un public entonnant chaque titre comme s’il s’agissait d’un classique évident, H-Burns a égrené son répertoire de Songs From The Electric Sky, son premier album, à Night Moves.
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Le set commencera donc avec Radio Buzzing et son clavier lancinant, pour ensuite aller lorgner du côté des guitares plus acérées de Six Years, en passant par un son plus folk époque How Strange It Is To be Anything At All. Le groupe navigue avec aisance entre les eaux troubles de ses disques, annonçant qu’il va interpréter « un vieux morceau » puis « un plus vieux encore », comme s’il s’agissaient de titres écrits au temps jadis, alors même qu’ils n’ont pas dix ans.
Et c’est bien à cela que tient la cohérence du tout, à cette errance permanente, cette unité évanescente qui évoque à la fois les espaces du grand vide américain (I close up and get out of sight, oh to drive down the Seventy five, dit-il dans In The Wee Hours), et les grands panneaux publicitaires sur lesquels Clay, le héros du Moins que zéro de Brett Easton Ellis, peut lire ces mots : Disappear here.
Après plusieurs rappels, dont le très beau We Go Way Back, sur une scène désertée par le groupe, Brustlein se retrouvera seul avec sa guitare pour livrer une belle reprise de The Greatest de Cat Power. Une belle façon d’en finir avec un set court, mais fascinant.
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