Enfin sortis de l’ombre avec leur quatrième album « Singles », les membres de Future Islands se sont produits lundi soir sur la scène du Trabendo, livrant un concert enflammé et sans artifice. On y était, on vous raconte.
Après deux premières parties aux antipodes l’une de l’autre, avec Kristian Harting en folkeux mélancolique et Ed Schrader’s Music Beat sur un post punk déjanté, place à Future Islands, attendu avec ferveur par un public s’étant déplacé en masse jusqu’à la salle du Trabendo.
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Le groupe débarque sur scène devant une foule qui lui semble d’ores et déjà acquise : les inconditionnels se mêlent à ceux dont l’adhésion, plus récente, est due à la force fédératrice de l’album Singles paru fin mars. Mis en lumière par un passage marquant dans l’émission de David Letterman, cet album profondément taillé pour la scène s’y retrouve exploré dans les moindres titres. A commencer par Back in The Tall Grass et Sun In The Morning, qui ouvrent le concert de leur force solaire et profondément optimiste.
Une performance exaltée
Bien que largement construit sur les compositions récentes, le set s’agrémente de quelques excursions dans les profondeurs des albums précédents, avec les titres Balance, Before The Bridge et Tin Man, pour lesquels les fans de la première heure redoubleront d’un entrain déjà proche de la frénésie.
Le charisme spontané et délirant qu’incarne le chanteur Sam Herring, véritable bête de scène, tend à reléguer le reste du groupe au rang de simples accompagnateurs. Il canalise et redistribue l’énergie que le public lui donne, tant dans ses pas de danse inimitables que dans ses déclarations exaltées entre les morceaux.
Explorer la reconstruction
Dans ses envolées, sa voix va jusqu’à transcender sa propre tessiture en voguant vers un son guttural à demi-maîtrisé, comme pour souligner la sincérité qu’il faut accorder aux textes. La présence des musiciens s’éclipse alors presque, tandis qu’Herring délivre sa messe emplie d’un optimisme à demi-teinte.
Les textes de Futur Islands narrent l’espoir retrouvé après la perte, et c’est en cela qu’ils sont fédérateurs. En faisant le choix d’explorer la reconstruction plutôt que la chute, le groupe prend à contrepied l’adage voulant qu’on ne puisse écrire que dans la douleur. Avec A Dream Of You And Me et Light House, il conquiert ainsi les foules en exploitant la veine foncièrement utopiste d’une plénitude retrouvée. Cette plénitude est aussi celle d’un groupe trop souvent sous-estimé, qui trouve enfin la reconnaissance qu’il mérite après huit années de sueur et de lutte.
Pour illustrer l’apogée de sa symbiose avec le public, Herring invite les trois premiers rangs à le rejoindre sur scène pour le rappel. En brisant la barrière symbolique entre artiste et spectateur, le concert s’achève dans un plébiscite complet.
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