Ce week end, il n’y avait pas que les derniers moments de la campagne présidentielle. Les anges pop de Foster The People était en effet à Paris pour deux dates consécutives au Bataclan. Samedi soir, on y était.
Il pleut des cordes sur Paris. On entend un peu l’orage, on l’attend. Les gens arrivent trempés au Bataclan. Conditions étranges pour recevoir les Californiens de Foster The People, dont la pop gorgée de soleil avait séduit immédiatement l’été dernier avec Pumped Up Kicks, un premier tube qui n’avait pas manqué d’envouter tous les esprits libres et joyeux. Un peu après, on retrouvait le morceau sur Torches, le premier album des trois potes de Los Angeles.
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D’autres loustics de la Cité des Anges les accompagnaient d’ailleurs ce samedi. Mini Mansions, pas choisi au hasard, a ainsi présenté à un public curieux une pop tout aussi curieuse. Farfouillant parmi les interminables possibilités du synthétiseur, le trio développe des morceaux biscornus mais accessibles, tantôt tribaux et agités, tantôt plus calmes et feutrés : on découvre des expérimentations tranquilles, quelque part entre les maniaqueries géniales de Local Natives (d’autres Californiens de Los Angeles) et les délires couleur de jouet de MGMT.
On se dit, du coup, que cette soirée a du sens. Car Foster The People arrive bientôt (après une bien longue attente, tout de même) pour jouer les petites merveilles qui nous avaient tant excité il y a quelques mois. Pendant ce temps, un monsieur parcours la salle, prévenant les dangers de l’excès de musique pour les tympans. Mais autant dire que quand Mark Foster débarque sur scène pour chauffer la salle, il est bien difficile d’écouter ce genre de rabat-joie. Car le concert commence plutôt fort. Foster The People balance Houdini : comme à la première écoute, l’effet est évident et immédiat. Les fans crient déjà, et applaudissent comme des fous. On oublie tout : le mauvais temps, l’attente, les présidentielles et le reste.
A la fois chauds et frais comme un vent d’été, les morceaux du groupe s’étalent et s’installent, croisant les jeux de lumières étourdissants mis en place pour l’occasion. Défilent ainsi une version folle de Miss You, la douce et gentille I Would Do Anything For You, la presque reggae (mais surtout très pop) Broken Jaw, la très attendue Don’t Stop (Color On The Walls) et la puissante et dansante Helena Beat. Mark Foster s’époumone ainsi joliment sur les tubes du groupe portant son nom. Viennent également des moments plus sucrés, mais savamment entrecoupés de digressions soniques et lumineuses, plongeant le Bataclan dans une atmosphère de psychédélisme à fleur (power !) de peau.
Comme Electric Guest tout récemment, Foster The People s’impose en effet parmi ces groupes cools et un peu perchés, comme seule la Californie semble décidément capable de produire. Remplis d’amour electro et de complexité pop, ces joyeux lascars offrent mine de rien une vision riche et moderne de la surf-music, jouant de leurs faux airs de boys bands dans de grosses fêtes qu’on imagine à Venice Beach, dans des skateparks un peu ghetto ou bien directement sur la plage. Il faut dire que les Beach Boys ne sont jamais trop loin de ces joyeux lurons, tellement capables, également, d’inonder toute la pop culture.
Foster The People fait mine d’en avoir finit : rappel. Par un long jeu instrumental, le groupe fait alors durer le suspense. Car on a toujours pas entendu Pumped Up Kicks, et on a pourtant bien cette intention. Quand elle démarre finalement, les gens explosent, avant même que la chanson n’explose à son tour dans une version electro house complètement déchainée. La salle est heureuse, puis se vide peu à peu. Dehors, il ne pleut même plus.
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