Pour leur premier concert en Europe, le duo de Los Angeles posait son matériel hier soir à la Boule Noire, à Paris. On n’aurait pas voulu rater ça : on y était, donc.
Voilà quelques semaines que ce nom se balade à la vitesse de l’éclair, des bouches aux oreilles, d’internet à la télé, des États-Unis à la France : Electric Guest. Alors que leur premier album n’est même pas encore sorti (il arrive dans quelques semaines), nombreux déjà sont ceux s’étant surpris à fredonner l’obsédante This Head I Hold, tube pop, funky et gigotant qui n’a pas finit de squatter les esprits.
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Le duo Californien est actuellement en France – et même en Europe – pour la première fois de sa vie, et c’est la Boule Noire qui a eu le privilège de les recevoir. Dans une salle pleine et réceptive, semblant déjà bien connaitre le groupe, les Américains ont ressorti assez fidèlement, et pendant trois quarts d’heure, les morceaux de leur album Mondo, produit par Danger Mouse : une flopée de tubes potentiels.
Commençant avec Under the Gun et son crachin de piano inquiétant, Asa, chanteur habité et d’une justesse impeccable, trimballe rapidement le public vers un show pop et electro sans limites ou règles trop établies, faisant tantôt danser, tantôt planer : tantôt danser en planant. Car si Asa alterne les usages de son clavier et de sa voix, passant d’une electro intense à un ton plus surf-pop – Californie oblige –, le tout se fond toutefois dans une texture homogène et cohérente, embrassant les différentes textures lâchées dans l’espace.
Viennent ainsi les morceaux qu’on attendait le plus : Amber, American Daydream, Trouble Man (une folie de presque dix minutes), toujours dans le clair-obscur de cette pop un peu traitre, envoutante et parfois sombre sous ses airs de légèreté et de coolitude californienne. Ainsi se déroule le concert, dans une ambiance semblable au son d’Asa, Matthew et leurs musiciens : un flow chaud et velouté, comme nous ont habitué les différentes productions du touche-à-tout Danger Mouse.
Vers la fin, arrive ce que toute la salle – forcément – attendait le plus : les notes de piano du début de This Head I Hold. Le public, heureux, gesticule et se dandine, mais pas autant qu’Asa : ce petit diable de la pop, qui secoue autant son corps que sa voix, passe d’un timbre à un autre dans une schizophrénie joyeuse et maîtrisée.
Fin, pas de rappel : le concert est livré, net et efficace. Dans la rue, on a peur de se perdre, de partir dans tous les sens en suivant le chemin de la musique d’Electric Guest. Mais on se calme rapidement en songeant, rêveurs, à ces moments qui semblent s’annoncer, habités par une certaine dégénérescence bienfaitrice de la pop-music.
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