Première vraie date parisienne pour Breakbot qui a investi le Casino de Paris accompagné d’un guitariste, d’un bassiste, de Pacific! Et d’Irfane. Il y déroulait son album « By Your Side » devant un public conquis. On y était : on vous raconte.
Au-dessus de la scène, le néon donne le ton et pose la couleur : c’est en lettres roses, façon motel, que se dessine le nom « Breakbot ». Un projecteur éclaire un escalier aux marches allumées façon Billy Jean, et Breakbot en costume blanc sur chemise blanche descend à la coule sous les cris du public. Il prend place derrière ses machines (un socle en forme de bouche couverte de rouge à lèvres) et balance la musique, un remix de Programme en version ralentie et gonflée. Seul sur scène, il nous plonge doucement dans sa pop chic et sexuelle ; la scénographie est impeccable, l’entrée sur scène magistrale. Et la suite ?
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Le premier album du cousin down-tempo de la famille Ed Banger, arrivait à nous faire voyager sur les terres d’une musique cheesy en dessinant le profil d’un amoureux pas vraiment transi. Parfois un peu calme – ça fourmillait pourtant de tubes (Baby I’m Yours et Fantasy par exemple) -, il appelait une transposition sur scène musclée. Breakbot a trouvé une formule qui fonctionne à merveille : un moment derrière ses machines à enchaîner des morceaux entraînants, plus tard derrière son clavier pour jouer ses mélodies limpides. Et ainsi de suite, l’alternance des deux relance à chaque fois le rythme et empêche de sombrer dans la monotonie.
La première volée de mix met le public en jambe : Breakbot enchaîne soigneusement une house couverte de voix soul aux beats entêtants avec des morceaux plus identifiables, à rendre folle la foule. Dans la myriade de titres on reconnait Nightcall de Kavinski ou encore Da Funk des Daft Punk, les deux remixés à souhait. C’est ensuite Pacific! qui rentre en piste à la demi-heure de concert pour le premier titre chanté. Look de crooner en costume sombre, il claque un bon son langoureux (pas un slow, rassurez-vous) et les gens se balancent maintenant de droite à gauche. Avec eux, on prend une caisse, décapotable de préférence (une Mustang ?), et on fonce direction le bord de mer. On y croise beaucoup de gens, Todd Rundgren bien sûr, pourquoi pas Bobby Caldwell (Open Your Eyes, titre à la beauté lumineuse), peut-être Arthur Russell (on entendait Loose Joints pendant le changement de plateau) et Larry Levan. Enfin des gens cools, quoi.
Le Casino de Paris est bondé, la fosse et l’étage sont remplis, et après une autre salve de mixes c’est Irfane qui prend le micro : la guitare et la basse, big up à ces ceux-là, sonnent méchamment bien et envoient un groove Funky. C’est une belle invitation à bouger son boule, et le public suit. Sur Fantasy, les gens lâchent un râle de plaisir ; Breakbot a des airs de prêcheur, mains en l’air, et un bonhomme à côté de nous se demande, surpris : « C’est quoi ça ? C’est une secte ?! » Une secte qui vous veut du bien, alors. Après avoir déroulé One Out Of Two, le chanteur d’Outlines monte aux côtés de Breakbot pour un mix à quatre mains.
Petite pause avant une seconde partie un peu plus courte, et Breakbot revient poser une ballade, d’abord seul au clavier. C’est By Your Side qui commence ; il est rapidement rejoint par ses deux chanteurs. On entendra Baby I’m Yours aussi, qui n’a rien perdu avec le temps, et la fin du concert arrive rapidement en fait. Un peu trop ? Une heure et demie au total, auquel il faut rajouter Busy P et DSL en première partie, en fait, ça va. Bonne ambiance et chouette concert, le public est emballé. Breakbot va trimballer son album dans de nombreux festivals cet été : on ne s’inquiète pas pour lui, tout va bien se passer.
Nicolas Guyonnet
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