A quelques jours de la sortie de leur septième opus, « Specter At The Feast », les Californiens de BRMC ont livré vendredi soir dans la salle parisienne du Trianon une prestation impeccable. De bon augure pour la deuxième date, samedi. On y était, on vous raconte.
L’Equipé Sauvage débarque sur scène à 20h20 pétantes, à peine le temps de terminer nos bières. Dans le rôle de Marlon Brando, Robert Levon Been, alias Robert Turner, qui ouvre le bal avec Let The Day Begin, premier single du tout dernier album du groupe. Un choix lourd de sens quand on sait qu’il s’agit-là d’une reprise de The Call, groupe mythique s’il en est, dont le leader ne fut autre que Michael Been, père de Robert Turner et ancien ingénieur du son de BRMC, décédé d’une crise cardiaque lors d’une tournée du groupe en Belgique le 19 août 2010.
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Viennent ensuite Hate The Taste et Rival, encore deux morceaux issus de Specter At The Feast. Si tout au long du concert le public ne semble pas encore tout à fait rodé sur les nouveaux titres, l’ambiance n’en demeure pas moins moite. Les premiers rangs de la fosse ne tardent pas à s’agiter, preuve que le public parisien attendait avec impatience le retour du groupe dans la capitale. Il faut pourtant attendre Beat The Devil’s Tatoo pour que la salle exulte pour de bon. Sur Whatever Happened To My Rock’n’roll, les chiens sont définitivement lâchés. Black Rebel Motorcycle Club a clairement hérité du rock psyché des années 90, l’impériale présence scénique de Jason Pierce (Spacemen 3, Spiritualized).
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Sur Screaming Gun, Robert Turner met sa capuche noire et rameute tous les kids en perfecto du côté obscure de la force ; Peter Hayes, guitare au poing et harmonica au bec, achève de nous transporter dans l’univers blues des motards californiens. De quoi mettre le public dans un état tel, que dès les premiers accords de Conscience Killer, véritable éjaculation rock’n’roll en live, le plancher du Trianon, l’une des plus vieilles salles de concert parisiennes, craque sous le poids des sauts frénétiques de la fosse. Sur Six Barrel Shotgun, on n’hésitera pas à parler de séisme.
Le groupe terminera son set sur Spread Your Love – ce soir, le premier album aura largement été cité, tout comme Specter At The Feast, joué quasiment intégralement – dans une ambiance cataclysmique, avant de revenir pour deux titres en rappel : Sell It et Lose Yourself. Poignant. Leah Shapiro (batterie) et Peter Haynes quittent la scène pendant que Robert Turner essuie sur son visage des gouttes de sueur. A moins qu’il ne s’agisse de quelques larmes.
François Moreau
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