Le week-end dernier se déroulait la sixième édition du BIG Festival à Biarritz : la fraîcheur de Metronomy, des Fauve victorieux, Kavinsky en manque de vitamines, un Stromae triomphant… On y était, on vous raconte.
Chaleur torride, bruissement des vagues, il est presque seize heures lorsque l’on débarque à Biarritz le jeudi 17 juillet, sous le soleil exactement. Pas même le temps de déposer nos valises que l’on se retrouve au BIG Village où l’animation est au rendez-vous entre la buvette, les shops éphémères et les surfeurs à la peau dorée fraîchement sortis de l’eau.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Malgré une météo versatile durant la totalité du séjour à Biarritz, le BIG Festival a su apporter ses rayons de soleil avec une programmation toujours plus ambitieuse et intense, réunie en trois temps forts : les showcases et animations au BIG Village sur le sable, le BIG Live avec ses concerts mêlant artistes français et internationaux au stade Aguiléra et la BIG Boîte pour la partie clubbing avec d’excellents DJ sets.
Les bons copains : Jamaica
Interviewés quelques heures plus tôt le jeudi 17, les membres de Jamaica s’emparent de la scène du BIG Village en début de soirée, à coups de tubes efficaces. Démarrant fort avec Two On Two en passant par le désormais classique I Think I Like U 2, le groupe arrive à bousculer la foule qui se forme petit à petit dans le sable. Malgré le cadre idyllique de la plage qui borde l’océan, on aurait bien vu ces quatre gars-là ouvrir les soirées des jours suivants avec leur electro-rock parfaitement taillé pour la grandeur du stade Aguiléra.
Gesaffelstein et Brodinski, maîtres de la nuit
Lors de la première nuit passée dans la salle Iraty aménagée pour l’occasion en BIG Boîte, l’équipe de choc Bromance s’est chargée de mettre le feu à la Halle. Après que Louisahhh!!! a réchauffé la foule déjà bien bouillante, c’est au tour de Gesaffelstein d’investir le lieu. Apparaissant de façon presque religieuse, le prince des ténèbres démarre un set frontal qui résonne sur tous les côtés des murs de la grande pièce plongée dans l’obscurité. Après avoir tabassé sévère avec Viol ou Pursuit, Gesa nous donne encore quelques instants de plaisirs violents avec Hate or Glory. Brodinski prend la relève quelques minutes plus tard, continuant dans une lancée plus electro que hip-hop qui nous fera danser sur le côté de la scène jusqu’au petit matin.
La fraîcheur d’outre-Manche : Metronomy
Le rendez-vous est pris au stade Aguiléra le vendredi 18 juillet, pour enfin voir sur scène Metronomy. On arrive assez tôt pour subir le concert de Yodelice dans une indifférence totale. Si l’on peut généralement tout entendre – du bon comme du mauvais – au sujet des prestations live de Metronomy, on démarre le concert avec soulagement : Joseph Mount et sa bande enchaînent les tubes, tous albums confondus, de façon impeccable : The Look, Love Letters, The Bay, Reservoir (notre favori)… Malgré quelques faiblesses dans les voix à certains moments, la performance dans sa globalité est salutaire et on se lâche même dès les premières notes de Hearbreaker. La foule semble convaincue après qu’ils jouent le dernier morceau extrait de leur premier album : You Could Easily Have Me.
Effet Placebo, avis mitigé
Une fois le concert de Metronomy terminé, les ados et les plus vieux s’approchent précipitamment de la scène. On chuchote en plusieurs langues, on peut sentir l’excitation dans l’air qui vient de se rafraîchir après une légère bruine. Des lumières vertes et des faisceaux impressionnants illuminent la scène encore vide. Brian Molko et ses musiciens font leur apparition tandis que le public devient hors de contrôle, autant chez les jeunes que chez les plus âgés. Placebo passe une quarantaine de minutes à jouer les morceaux de son dernier album, sans qu’un seul titre accrocheur ne retienne notre attention. Il faudra attendre les deux tiers du concerts pour obtenir un Special K suivi de The Bitter End qui fera l’unanimité dans le stade. Un concert un peu trop long pour nous, anciens fans de ce groupe britannique ayant un peu mal vieilli. Au fond, toujours un peu d’amour pour eux, mais l’excitation et la fougue d’antan n’y sont plus.
Fauve : une grosse claque
Après de courts et beaux extraits vidéos, le collectif monte enfin sur scène, tandis que le public – très jeune – crie de toutes ses forces. Les morceaux s’enchaînent à merveille, le chanteur trouve les mots justes pour remercier le Pays Basque ce soir-là et nous agrippe petit à petit à coups de Haut les coeurs, Cock Music et Saint-Anne. Encore une fois, on est subjugué par ce groupe qui a tant de rage dans ses textes et tant d’amour à donner sur scène. Sur tous les niveaux : musical, scénique, vidéo… Le concert de Fauve restera sans doute l’un des plus mémorables de ces quatre jours. Une belle claque qui clôture cette soirée au stade Aguiléra.
Le triomphe de Stromae
Samedi soir, 22h30, le stade semble deux fois plus rempli que la veille et pourtant le beau temps n’est pas au rendez-vous. Petits et grands patientent presque en silence avant l’arrivée de la tête d’affiche de cette sixième édition : Stromae. Si le prodige belge fait partie de la programmation de la plupart des festivals cet été, le public est à chaque fois au rendez-vous, prêt pour voir cet entertainer de qualité. Alors que les premières notes de Ta Fête résonnent à des mètres à la ronde, les festivaliers se fondent en un mouvement de masse, les doigts vers le ciel, et récitent les paroles des chansons qui défilent, avec une application telle que l’on a l’impression d’assister à un moment unique. De 7 à 77 ans, tout le monde connaît les refrains de Bâtard et de Formidable. Après presque une heure trente de concert et une version exceptionnelle de Papaoutai, Stromae repart triomphant du BIG Festival.
Kavinsky, en manque de vitamines
Tandis que le stade s’est vidé en quelques minutes juste après le départ de Stromae, Kavinsky apparaît parmi la fumée et les néons bleus-violets glaciaux : il a la lourde tâche de faire danser les personnes encore présentes au stade Aguiléra. Malheureusement pour lui, on ne fera pas partie de celles qu’il aura réussi à convaincre de rester. Après une belle entrée sur scène vers 1h du matin, l’artiste joue les titres de sa tournée Outrun Live avec une lenteur exaspérante qui nous donnera la force pour nous diriger vers la BIG Boîte où les beats battent leur plein. On ne sait pas si c’est l’effet Stromae ou bien un mauvais choix de setlist, mais Kavinsky ne semblait pas au meilleur de sa forme ce soir-là.
Les regrettés : Cults
Dans le top 3 des artistes que l’on avait hâte de voir durant le BIG Festival, se plaçait le duo pop originaire de New-York : Cults. Après la soirée du samedi, on se réveille péniblement le dimanche pour assister aux derniers concerts de l’événement sauf que la pluie n’en a pas décidé ainsi. Voyant que l’averse est sans fin, les organisateurs décident d’annuler le concert de Cults qui devait avoir lieu sur la plage en début d’après-midi. On repart donc avec ce petit regret, mais avec tellement d’autres bons souvenirs de cette édition 2014.
{"type":"Banniere-Basse"}