Le groupe Anglais et l’équipe de la Blogothèque se retrouvaient, la semaine dernière, pour un concert privé dans la Chapelle des beaux-arts de Paris. Récit et vidéo.
Ils sont décidément fait pour s’entendre. Leur collaboration avait déjà fait des merveilles quand, en 2012, la Blogothèque avait filmé le tout jeune groupe Alt-J. Ca se passait un bel après-midi d’été, sur un banc de Montmartre. Trois ans plus tard, leurs chemins se croisent de nouveau. Cette fois-ci, nous sommes en plein hiver, Alt-J et la Blogo ont bien grandi, avec un nouvel album pour les uns et des vidéos toujours plus folles pour les autres. La preuve avec ce live enregistré la semaine dernière dans la chapelle des Beaux-Arts.
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Labyrinthe
29 janvier. Un concert rive gauche – comme quoi, ça existe. Le rendez-vous est donné à Saint-Germains-des-Prés. On se hâte vers l’adresse donnée le matin même, rue Bonaparte. Déjà, un petit groupe de personnes s’est formé devant les grilles de l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts. Un tampon sur le poignet droit, voilà le sésame pour les labyrinthes de couloirs remplis de malles entreposées. Pas de panneau indiquant la salle, tout est fait dans la plus grande discrétion. Tellement qu’on atterrit dans une soirée étudiante improvisée sur les marches en marbre d’un couloir. On cherche encore un peu. Bientôt, un videur. C’est là.
Bienvenue dans la Chapelle des beaux-arts, avec ses airs d’entrepôt secret. Les murs sont recouverts de bas-reliefs et de peintures de la Renaissance. Sur le sol, des bustes sont éclairés par quelques lampes, comme des bougies. Elles éclairent les visages par dessous, déformant les ombres et donnant à la soirée des airs de veillée. Un ballon de lumière flotte au-dessus de la scène. Et soudain, c’est une évidence : la mise en scène fait écho à l’un des premiers clips d’Alt-J, Tesselate, où une bande de gangstas et de bimbos était intégrée à un tableau de Raphael. Ultime grand écart : avant que le groupe n’entre en scène, la chapelle (XVIIè siècle) résonne au son du dernier album d’Arcade Fire (2014).
Privilège
Et dire que quatre jours auparavant, ils jouaient leur plus gros concert à Londres devant 20 000 personnes. Ce soir, il y en a 150 dans la nef. Les caméras tournoient au-dessus des têtes, comme si elles répétaient une chorégraphie. Et puis le groupe arrive sur scène sur le titre Hunger Of The Pine, et on oublie les caméras, les câbles, et le moment se transforme bel et bien en concert d’Alt-J. Ils enchaînent les titres de leur deux albums.
Les chansons plus acoustiques, faites de silence (Interlude, Something Good, Matilda) résonnent religieusement dans la chapelle, les quatre garçons ayant l’air d’enfants de choeur éclairés à la bougie, cachés derrière leurs micros. Les plus entraînantes (comme Tesselate ou Hunger Of The Pine) prennent une nouvelle dimension dans le lieu, devenant gothiques, baroques, martiales. Le groupe se tient d’ailleurs de part et d’autre d’une haute statue équestre.
Le public multiplie photos et Snapchat de l’événement, conscient de son caractère privilégié. Dernier moment de grâce : le groupe annonce qu’il va jouer le titre Léon, grand frère de Matilda, absent des deux albums puisqu’il a été composé dans une vie antérieure, alors qu’Alt-J s’appelait encore Films. C’est la première fois que les Anglais la jouent en France depuis quatre ans.
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