Dernier jour aux Francos de Montréal, déjà. Dernier jour qui commence au mieux avec un grand concert gratuit de 1995 sur la Place-des-Arts. C’est ça les Francofolies de Montréal : on vous fait jouer le buzz du moment, et gratuitement mon pote. C’est une très belle, et très démocratique idée de la culture. Il est dont 20 […]
Dernier jour aux Francos de Montréal, déjà. Dernier jour qui commence au mieux avec un grand concert gratuit de 1995 sur la Place-des-Arts. C’est ça les Francofolies de Montréal : on vous fait jouer le buzz du moment, et gratuitement mon pote. C’est une très belle, et très démocratique idée de la culture.
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Il est dont 20 heures pétantes quand la clique parisienne déboule sur la scène, devant une foule massée contre les barrières. La génération Twitter/Facebook est à l’œuvre, pas besoin de flyers, de pancartes. Le groupe est à l’œuvre depuis la tombée de l’avion sur les réseaux sociaux, et ça paye direct ce soir. Dans le désordre déboulent : Alpha Wann, Sneazzy, Nekfeu, Areno Jaz, Fonky Flav et l’excellent Dj Lo’ derrière ses platines. Les jeunes en bas de la scène (dont je fais encore partie, oui ? non ?) sont comme des dingues, et ce qui nous frappe dès la première chanson, c’est à quel point les supportes du « un double neuf cinq » connaissent déjà par cœur tous les titres du crew – les mauvaises langues qui diront que c’est parce qu’il n’y avait que des Français dans la salle ont tort.
Le deuxième EP du crew, « La Source », n’est sorti depuis deux jours que 1995 est déjà un petit phénomène au Québec. Certes les jeunes garçons ne se font pas arracher leurs vêtements dans la rue, mais je vous jure que c’est bien parti. Le concert plein d’entrain et de coolitude donné par les six garçons contribue d’ailleurs à faire décoller la fusée. « La Source », morceau titre et disons-le mini-tube en puissance est repris pas une foule qui se la donne tranquillou. C’est un bien beau début de soirée et je décide en compagnie de Fred Lamoureux, l’un des responsables de cette programmation de grande qualité, d’aller manger une poutine dans un restaurant où il fait bien trop chaud pour rester plus de dix minutes. Sur le chemin nos oreilles se font attraper par le début du concert du vieux Plume Latraverse (dont le show a coupé le sifflet aux jeunes 1995 qui n’en reviennent pas ahah) qui donne un de ces méga-shows dont les Francos de Montréal ont le secret – hier c’était Charlebois souvenez-vous.
La poutine en magasin on part retrouver le Métropolis pour une soirée hip-hop à la double affiche double nom : Twin Twin + Radio Radio (ça c’est les blagues de Laurent Saulnier non ?). On arrive trop tard pour Twin Twin, mais le show de Radio Radio est lui plutôt « thight » comme on dit ici. Les trois rebondissent comme des coccinelles sur un branchage et leurs titres s’enchaînent comme à la parade. Il y a toujours ce côté Beastie Boys évident (bien que les fringues vous amèneraient plutôt vers les Raconteurs ou Madness), mais l’arrivée de vrais instruments sur scène renforce vraiment le truc.
Puis c’est pause sur le trottoir avec les Twin Twin dont on vérifie que l’un d’eux porte des vrais cheveux (l’autre, fera remarqué une spectatrice avisée un peu plus tard, à la dégaine d’un des héros de « Class Act », un film que vous n’avez probablement pas vu et que vous n’avez pas envie de voir). Alors que l’on s’apprête à rejoindre le concert une voiture explose un peu plus loin – un type a jeté de l’essence via la portière et fait sauter la caisse, mets-en. Puis un peu plus tard c’est les manifs et les carrées rouges et les casseroles qui passent devant nous). Cette effervescence ne nous empêche pas d’aller voir sur scène le groupe Dissonant Nation qui joue son punk rock gavé d’énergie avec une certaine décontraction en lieu et place des 1995 que l’on retrouvera plus tard au Shag. Les trois Marseillais – dont un batteur absolument stratosphérique – déroulent du gros devant un public plus clairsemé et plus rock que tout à l’heure mais c’est bon et ça promet pour la suite. Les garçons sont sous la coupe d’Alan Gac chez 5-7, le seul label qui rend hommage à la Moselle, c’est assez rare pour être signalé.
Dissonant Nation fini, l’heure du Shag est arrivée et c’est une salle bondée qui nous accueille et c’est Dj Lo qui officie aux platines avec à ses côtés Sneazzy West qui rappe par dessus, en français comme en anglais. Ces mecs ont vingt et ils écoutent vraiment des trucs hyper nineties, c’est une constante : une série enchaînant Rick Ross ack Ricky Rozay, Booba et le « Niggers in Paris » de la doublette Jay-Z et Kanye West nous fera mentir. Les gens dansent partout dans la salle, devant un Dj Lo qui a pris un peu d’avance sur le match de demain et qui porte déjà le maillot à rayures bleues de l’Equipe de France. Celui qui fait polémique alors que moi je l’aimais bien moi – à l’inverse de Marc Beaugé qui s’occupe de la mode et qui ne l’aimait pas, que faut-il en penser ? J’attends une réponse articulée. Puis le démon de la danse nous quitte et c’est en compagnie de Laurent Saulnier que je pars dans un endroit que je tiendrais secret mais dont le nom commence par un M et finit par Y. C’est un endroit incroyable et je n’ai pas assez de place pour en parler. Bye Bye Montréal, et peut-être à l’année prochaine.
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