Vous le savez, au Québec, comme ailleurs, l’homme qui a dormi du sommeil du juste est un homme nouveau. C’est donc après une nuit de sommeil de haute compétition (où j’ai rêvé que je soutenais le candidat dissident à Ségolène Royal en twittant comme un maboul et habillé en femme) que je suis retourné à […]
Vous le savez, au Québec, comme ailleurs, l’homme qui a dormi du sommeil du juste est un homme nouveau. C’est donc après une nuit de sommeil de haute compétition (où j’ai rêvé que je soutenais le candidat dissident à Ségolène Royal en twittant comme un maboul et habillé en femme) que je suis retourné à l’assaut des Francofolies de Montréal. Des Francofolies qui il faut le signaler étaient, ce mardi, attaquées par la pluie. Mais on connaît – ce carré rouge qui orne certains par-dessus en est la preuve – la robustesse et la grandeur d’âme des Québécois qui avaient décidé de braver la flotte pour venir assister aux concerts. Et notamment à celui de Brigitte qui pour l’instant a été mon highlight (je parle un peu en anglais pour agacer les défenseurs de la langue française).
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Imaginez un peu. Des spectateur sous des espèces de veste de pluie ou carrément des parapluies, et deux filles en robez pailletées mi-or mi argent qui se trémoussent avec une langueur qui frise l’impertinence. C’était beau ce dévouement anti-pluie des deux Brigittes (Aurélie Maggiori et Sylvie Hoarau) qui tournaient sur elles mêmes au rythme de leur groupe en place comme la défense du LOSC en deuxième partie de saison (c’était moins bien en première partie mais le retour en forme de Debuchy a stabilisé les choses). Un véritable bonheur de voir un groupe qui s’amuse les jeunes. Aurélie Maggiori qui danse un peu comme Dalida (elle certifiera plus tard dans un établissement de nuit qu’elle n’a pourtant jamais pris de cours en ce sens) pour mettre le show a son top et derrière Sylvie Hoarau et sa nonchalance aimable qui elle assure une sorte de deuxième rideau d’une grande rigueur et d’une grande décontraction à la fois.
Je vous le dis ça fait plaisir surtout quand le concert se termine avec une reprise absolument formidable de l’Oeil du Tigre (The Eye of The Tiger) qui vient couronner une heure de spectacle absolument chouette merci les filles et à demain chez Thomas Fersen j’ai déjà mon billet. Cette reprise de l’air de Rocky m’avait donné envie de courir jusqu’à Philadelphie en hoodie gris chiné – avec frappe dans les quartiers de viande de rigueur – mais c’est plutôt du côté du Club Soda que je me suis rendu pour y voir la fin du concert de Philippe B. accompagné d’un orchestre à corde. C’était sobre, c’était beau, cet artisan pop en costume avec ses chansons simples au milieu de ces petites fanfreluches à cordes.
Ces instants là, ces instants où l’artisanat pop rencontre la simplicité et la limpidité des cordes sont toujours très satisfaisants. Et puis voir l’humilité de Philippe B., l’un des meilleurs songwriters du coin, au beau milieu de son crew spécial, c’était bon. Presque aussi bon que de croiser par hasard Nicolas Tittley de Muique Plus que je ne quitterai plus de la soirée. Nicolas Tittley dont je tiens à certifier l’une des punchlines de la soirée : « Le Homard c’est fini. Essaie plutôt le crabe de Gaspésie. » Si cet homme n’est pas inscrit sur Twitter dans les trois jours qui viennent je rends mon tablier.
Gros débriefing avec Nicolas Tittley en attendant le départ du concert de Cœur de Pirate aka Béatrice Martin qui donnera ces jours-ci les derniers concerts de la tournée qui accompagnait son très chouette deuxième album. Et les concerts de Cœur de Pirate sont toujours l’occasion de voir à l’œuvre cette femme minuscule dont l’assurance et l’entrain transpirent de morceaux en morceaux. J’ai beaucoup remué lors de ce concert qui m’a emplie de joie, et où j’ai croisé Laurence Nerbonne d’Hôtel Morphée qui m’a offert le nouveau disque du groupe que j’ai pu écouter dès mon retour à l’hôtel et qui est vraiment cool je vous en reparle très vite. Le concert de Cœur de Pirate s’achève quand Laurent Saulnier m’attrape par la manche pour aller voir GiéDré, où l’on retrouve le crew 1995 en entier qui rit de toutes ses bouches devant cette blondinette qui ressemble à Kirsten Dunst mais qui dit des horreurs pires que trente hommes saouls rassemblés.
Ça parle de nains, de pilules qui ne sont pas remboursées par la sécu, de vieilles peaux, du chanteur Grégoire etc… Hilarant, vraiment. Comme cette conversation que nous aurons avec Laurent Saulnier et Nicolas Tittley dont je ne pourrai pas vous révéler le contenu mais qui aura notamment trait à Norah Jones – vous en savez déjà assez au regard du secret médical. Puis c’est direction le Shag ou l’on retrouve les Brigitte qui dansent encore et encore, les 1995 qui remuent leurs fesses sur hip-hop compact livré par DJ Horg. Cette année le Shag est très hip-hop et c’est tant mieux. Je sens l’épuisement sur les coups de une heure – chui un killer, killer – et en sortant je tombe sur devinez qui Aurélien « Orelsan » qui vient d’arriver en ville avec son possee pour la sortie au Québec du « Chant des Sirènes ». On se dit qu’on se recheckera dans les jours qui viennent et il est l’heure pour mois de vous dire : « A demain ». Comme dirait Manoel de Oliveira : « Je rentre à la maison ».
{"type":"Banniere-Basse"}