Le prodige local Jacco Gardner et sa pop sixties étaient la principale attraction de cette deuxième journée. Sans oublier His Clancyness, Champs ou Nick Mulvey.
Jour 1
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Chaque hiver, à peine remis des célébrations du nouvel an, on prend le chemin de la Hollande. A quelques dizaines de kilomètres au nord d’Amsterdam, la jolie ville de Groningen accueille le festival Eurosonic- soit quatre soirées réunissant plus de 300 artistes venus de tous les pays d’Europe. Le festival commence avec la dixième édition de la cérémonie des EBBA, European Border Breakers Awards à laquelle participent treize groupes européens. Le principe est simple : tous doivent avoir sorti un premier album et développé, déjà, une petite notoriété en dehors de leur pays d’origine. Sont déjà passés par là par le passé : Adele, Selah Sue et même une ancienne première dame de France. Cette année, la cérémonie, présentée par le bien nommé Jools Holland justement, voyait s’affronter entre autres Ewert and The Two Dragons (pour l’Estonie), French Films (pour la Finlande), Niki and The Dove (pour la Suède) ou C2C (pour la France)… Cocorico : c’est C2C qui emporte le saint graal- c’est, en quelque sorte, la victoire des François en Hollande.
La cérémonie achevée, le festival commence en grande pompe. Sur la scène du Spieghel, on part voir Temples, dont on écoute en boucle les deux premiers morceaux Shelter Song et Prisms depuis quelques jours. Ils sont anglais, ont grandi dans la ville de Kettering, et arborent de belles tignasses empruntées aux grandes heures du rock : le chanteur pourrait être un fils de Tim Buckley, le guitariste un neveu de Bobby Gillespie. Ensemble, ces jeunes garçons, que Johnny Marr himself encensait récemment sur Twitter, jouent la pop psychédélique comme l’a fait Tame Impala en 2012 : guitares en cascade, basses rebondissantes, chœurs hérités des Byrds ou des Beatles période Strawberry Fields Forever. Le public, encore un peu trop sage-on est mercredi- semble ne pas réaliser qu’il tient peut-être là les champions anglais de 2013. S’agissant de groupe à guitares en tous cas, on n’avait pas reçu d’aussi bonnes nouvelles du royaume depuis The Coral ou The Bees.
Quelques minutes plus tard, on reste en revanche de marbre devant la performance guignolesque du soul-man norvégien Bernhoft et guère convaincu par celle, trop technique, du guitariste portugais Frankie Chavez. Deux belles surprises en revanche nous attendent à quelques mètres de là. On découvre d’abord le groupe grec Baby Guru, soit un batteur, un clavier et un bassiste qui passent leurs influences psychédéliques et kraut à la moulinette, comme si The Doors avaient fait des bébés avec MGMT ou Can. Orgue farfisa tournoyant, rythmiques infernales et mélodies adhésives: ces gourous-là, emmenés par un chanteur très impressionnant sur scène, devraient se faire beaucoup d’adeptes dans les mois à venir.
Deuxième découverte réjouissante, celle des comptines folk de Pascal Pinon, un duo formé par deux sœurs jumelles islandaises à peine majeures. En cherchant sur le net, on découvre que le drôle de patronyme qu’elles ont choisi fut celui d’un « monstre humain »- Pascal Pinon, nous dit Wikipedia, souffrit d’une large tumeur bénigne au sommet de la tête… Rien de monstrueux, au contraire, dans ces berceuses discrètes et romantiques qui rappellent à notre souvenir celles de leur voisine Emiliana Torrini et qui, bien qu’inconnues hors d’Islande à ce jour, pourraient avoir (pascal) pignon sur rue en France si leurs comptines arrivent jusque là.
Enfin, parce que le festival met la Finlande à l’honneur cette année avec une délégation de dix-sept groupes venus du pays des Moumines, on finit cette première soirée avec deux formations échappées du grand Nord. Beaucoup de bruit, d’abord, du côté des Finlandais Siinai, qui participent à ce qui ressemble à un grand renouveau du krautrock. Héritiers de Neu !, les Scandinaves déballent un rock hypnotique et radical, faisant se succéder de longs morceaux combatifs et sans concession, qu’ils puisent dans un premier album très modestement nommé Olympic Games. Plus accessible, la pop aux accents eighties de French Films, cousins scandinaves des Drums, se charge ensuite de réconforter les tympans. En France, leur album Imaginary Future est passé inaperçu. Chacune de leurs prestation sur scène rappelle qu’il contient pourtant assez de trésors mélodiques et de tubes en puissance (This Dead Town,You don’t Know, Golden Sea) pour se faire une place en or sur les étagères, entre les disques de The Cure, des Smiths, d’Orange Juice et pourquoi pas Granville.
{"type":"Banniere-Basse"}