Macy Gray n’est pas une diva : sur On how life is, premier album qui redonne de l’âme à la soul moderne, pas de gémissements poussifs, de couinements pseudo-orgasmiques. Une voix, un timbre incroyable, quelque part entre le méchant miaulement d’un chat à la queue coincée dans une porte et celui d’Eartha Kitt, la tigresse […]
Macy Gray n’est pas une diva : sur On how life is, premier album qui redonne de l’âme à la soul moderne, pas de gémissements poussifs, de couinements pseudo-orgasmiques. Une voix, un timbre incroyable, quelque part entre le méchant miaulement d’un chat à la queue coincée dans une porte et celui d’Eartha Kitt, la tigresse dans le moteur en moins. Des cordes vocales brisées menu et recollées comme on a pu, une voix qui fait mal. La musique de Macy Gray, elle, oscille, entre le tout-venant du plateau de Hit Machine et la discothèque de l’amateur de soul. Entre le vénérable rhythm’n’blues hérité de la collection de disques parentale et la félinité de scratches old-school, entre Prince – une vieille flamme d’adolescence – et Billie Holiday. On how life is transcende tout ça à grand renfort d’orgue et de chamberlain (le méticuleux producteur Jon Brion – Fiona Apple, Aimee Mann – est dans l’ombre), de piano et de violons, domptés par une impeccable production pop-rock. Une grande voix, mais pas une grande gueule. Réservée jusque dans ses chansons, qui ne racontent guère plus que des histoires quotidiennes, des anecdotes tristes ou des foirages sentimentaux, Macy Gray ne se bat que pour sauvegarder l’intégrité d’une écriture qui reste la grande affaire de ce disque : un songwriting qui s’empare de la soul comme on squatte les vêtements de sa mère, en tirant sur les coutures, en arrachant quelques boutons qui corsètent, en soufflant au grand air les odeurs de naphtaline. Exactement comme chez Lauryn Hill, cette entreprise de restauration a la mémoire longue, le geste suranné, mais le regard résolument devant.
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