Les brillants mais trop discrets Dodos ont mis leur album en écoute intégrale sur le net : on en profite pour vous expliquer pourquoi c’est une merveille, et pour vous demander votre avis sur la question.
Time to Die, nouvel album des Californiens Dodos, ne sortira que fin août. Mais il est d’ores et déjà en écoute à cette adresse, où vous pourrez également télécharger librement la merveilleuse Fables. On l’a écouté, et plutôt cent fois qu’une, on le trouve merveilleux, on vous dit pourquoi -tout en vous demandant votre avis sur la chose.
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On avait laissé les Californiens Dodos sur Visiter, un petit et malheureusement trop discret chef d’œuvre de pop alambiquée, de folk sorcier. On avait laissé les fous fuir vers l’infini sur leur tigre galopant, accouchant de morceaux en contre-pieds diaboliques, en soubresauts magnifiques. On les avait laissés sur ce fragile et formidable équilibre –des mélodies vocales imparables, pour pomper doucement les cœurs chamallows, mais rodéant sur de furieuses cavalcades rythmiques, pour affoler les guiboles. On avait alors comparé les Dodos a Arcade Fire ; même souffle, même capacité à glisser d’infinies joliesses dans des ouragans pop, même don pour l’épique en pâte à modeler.
On ne les a jamais laissés, en fait, les Dodos –depuis sa sortie, Visiter traîne régulièrement ses comètes dans nos platines, laissant quelques poussières diamantaires qui rendent, en comparaison, une majorité des autres albums invités depuis tristement tièdes et fades. On ne les a donc pas encore oubliés, mais il faut, déjà, faire de la place pour la suite.
[attachment id=298]Time to Die s’intitule leur nouvel album. La mort a belle allure, ici. Elle ressemble à un astre, plus brillant encore que ceux frôlés sur Visiter. L’ouverture Small Deaths, très Hail to the Thief de Radiohead, est une petite tromperie : on retrouve les Dodos exactement là où on les avait laissés, sur le fil entre sauvagerie rentrée et pure douceur pop. Une tromperie parce que la suite n’est pas tout à fait à l’avenant. La suite est, pour les deux Californiens, relativement différente de Visiter : elle est, encore, meilleure. Toujours entre sécheresse apparente des moyens et largeur panoramique des résultats, le groupe est encore capable de coups de sang (This is a Business), il toujours à saute-mouton avec la logique pop, cagoulé et la tête à l’envers, s’amuse toujours à brouiller les biorythmes en accolant des accélérations dantesques à de célestes lenteurs (Two Medicines).
Mais ses chansons sont moins hirsutes, ses mélodies sont mieux peignées. Les décalages, l’expérimentation, sont plus discrets : l’équilibre, loin d’être rompu, est plus affiné. Les gènes de cette musique obsédante sont mieux rangés, on reconnaît ainsi un peu plus clairement le chromosome XTC (Longform, Troll Nacht), ou quelques bouts de l’ADN des Posies. On s’englue toujours dans des mélodies à faire chialer la mélancolie, dans des comptines vicieuses et piégeuses, qui colorent les rêves d’un rouge très sanguin (la magnifique Fables). Bref, on n’oubliera par Visiter de sitôt, mais on lui a trouvé un dignes concurrent : son propre successeur.
Alors, à votre avis?
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