Juste avant de s’embarquer pour leur mini-tournée française, les Américains de Wilco sont en pleine préparation de leur onzième album. John Stirratt, bassiste et cofondateur du groupe, nous en dévoile quelques secrets de fabrication.
Pourquoi avoir mis Wilco en pause depuis 2017 ?
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John Stirratt – Je crois qu’on avait besoin de se consacrer à nos projets personnels. En fait, on a même failli se séparer après avoir enchaîné deux albums en peu de temps, Star Wars (2015) et Schmilco (2016), parus seulement un an d’intervalle. C’était naturel d’avoir envie de faire autre chose. En parallèle, à la fin de cette période intense, la femme de Glenn (Glenn Kotche, batteur du groupe – ndlr) a décroché une bourse pour aller travailler à Helsinki. Un bon timing pour qu’on fasse un break.
Quand l’envie de jouer ensemble est-elle revenue ?
L’automne dernier. C’est là qu’on a décidé de se reformer, d’imaginer une nouvelle tournée et d’envisager un nouvel album.
https://www.youtube.com/watch?v=G5RrWCRsSYA
Avez-vous déjà commencé à travailler sur votre onzième album ?
Oui, il est presque terminé. Je n’ai aucune idée de sa date de sortie et je ne peux pas encore en dire grand-chose, mais nous en sommes très contents. C’est un nouvel album mystérieux, différent. Jeff avait en tête l’ambiance générale et un fil narratif qui nous serviraient de base.
Le monde a beaucoup changé depuis la sortie de votre dernier album fin 2016. Est-ce que vos nouvelles chansons traduisent cette période de troubles ?
Absolument. A vrai dire, elles ne parlent que de ça : l’Amérique vue comme une sorte de secte effrayante, bizarre, perturbée. Elles reflètent ce qu’on vit en ce moment, que ce soit dans la culture ou en politique.
Vous allez vous produire en France pour trois concerts en juin et un autre à Paris à la rentrée. A quoi peut-on s’attendre ?
Des performances amusantes et stimulantes ! On n’a pas joué sur scène depuis longtemps, donc il y aura une bonne énergie. Un début de tournée est toujours un moment excitant pour nous. Il faut se réacclimater et rechercher ces instants suspendus où l’on communique entre musiciens sans se parler. J’adore sentir cette sorte de concentration sans effort. J’ai hâte de retrouver cette connexion merveilleuse qui nous unit. Je ne sais pas si on interprétera des nouveaux morceaux en juin, mais on donnera un aperçu de notre carrière. J’ai une relation forte avec la France, j’ai passé beaucoup de temps en Provence avec mon beau-frère, un photographe passionné par les ruines romaines. J’ai aussi toujours écouté Serge Gainsbourg évidemment, Johnny Hallyday, Jacques Brel côté flamand, Air, du rock français, de la chanson…
https://www.youtube.com/watch?v=RfM1sYaOG3k
Wilco fête son vingt-cinquième anniversaire cette année. Avez-vous prévu de le célébrer ?
Nous nous sentons très reconnaissants et chanceux d’avoir une carrière qui dure. Ce n’est pas si fréquent dans le rock. On reste fidèles à nos principes et on garde notre curiosité. Jeff Tweedy, le moteur et songwriter du groupe, a toujours envie d’aller plus loin. On a bien conscience, au sein de Wilco, que notre longévité est une chose précieuse et on a gardé notre enthousiasme intact autant pour les concerts que pour les enregistrements en studio. On a prévu de marquer le coup pendant la prochaine édition de Solid Sound, le festival que nous organisons tous les deux ans et qui aura lieu fin juin, dans le Massachusetts.
Comment avez-vous eu l’idée de lancer votre propre festival en 2010 ?
On y a pensé juste après avoir joué à Tanglewood, une célèbre salle du Massachusetts qui comprend plusieurs bâtiments. On a trouvé un endroit dans les environs et on a eu envie de réunir, le temps d’une journée ou d’un week-end, tous nos amis créatifs – musiciens, comiques, écrivains… On a une communauté de fans très soudée et c’est grâce à eux que ça a fonctionné. Le fait que le festival se déroule un an sur deux lui confère une fraîcheur, une qualité particulière.
En parallèle de Wilco, vous faites partie du duo The Autumn Defense, qui sera aussi à l’affiche de Solid Sound. Préparez-vous un nouvel album ?
L’idée a été évoquée, mais nous avons tous les deux beaucoup à faire en ce moment. Patrick (Sansone, deuxième moitié de The Autumn Defense et membre de Wilco – ndlr) produit d’autres artistes. On a sorti des albums à un rythme assez soutenu, donc j’avais envie de faire une pause et de me consacrer à autre chose : je viens d’ouvrir un hôtel avec des amis, dans le Massachusets, près de l’endroit où se déroule notre festival. Il s’appelle Tourists et c’est ce qui m’a occupé ces trois dernières années.
Concerts Le 18 juin à Lille (Aéronef), le 19 à Rouen (106), le 20 à La Rochelle (Sirène) et le 22 septembre à Paris (Trianon).
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