Voilà deux albums qui posent problème. En un mot, à visibilité difficile, ces deux disques risquent de passer inaperçus. Ce n’est pas un devoir de les sortir du guêpier, il se trouve simplement qu’on les aime beaucoup, ces deux albums. Ainsi, Ollano se pose le cul entre deux chaises : musique ambitieuse-postulat variété, jazz-easy-listening, Paris-Versailles, […]
Voilà deux albums qui posent problème. En un mot, à visibilité difficile, ces deux disques risquent de passer inaperçus. Ce n’est pas un devoir de les sortir du guêpier, il se trouve simplement qu’on les aime beaucoup, ces deux albums. Ainsi, Ollano se pose le cul entre deux chaises : musique ambitieuse-postulat variété, jazz-easy-listening, Paris-Versailles, expérimentation sale-groove propre sur lui… Le jeu est amusant et l’on pourrait continuer longtemps. Mais mine de rien, l’album d’Ollano est à marquer d’une pierre blanche malgré et, certainement avec, toutes ses contradictions, s’imposant comme le premier essai de synthèse pop-jazz presque réussie depuis la grande époque des Disques du Crépuscule (Isabelle Antenna repointe son joli nez). Bien sûr, ça ne marche pas à tous les coups, on pourra toujours regretter le déficit de la voix face aux musiques, se plaindre de voir étouffer les aspirations jazz-pop sixties plus free qu’elles n’y paraissent des instrumentistes Marc et Arnaud. On ne pourra pourtant qu’admirer le courage de l’option tout-français et une maturité écrasante. Avec en prime une belle série de mixes instrumentaux et le tube en puissance qu’est Latitudes qui sortira remixé sur le label parisien Artefact, notamment par le duo Air (certainement les artistes les plus proches, musicalement, d’Ollano), pour une splendide fusion pop Taxi Girl/Elli Et Jacno. Rennes n’est bel et bien que l’extrême banlieue ouest.
Trop d’albums sont sortis chez Pork récemment ; la musique de ces doux dingues/idiots heureux, enfermés à vie dans leur studio paumé de la campagne anglaise, a pourtant besoin de temps pour être appréciée et nécessite également une visibilité que la profusion n’aide pas. Il est difficile pour un disque du label Pork d’échapper au syndrome easy-listening moderne, d’être plus que le papier peint sonore de quelques chics boutiques de fringues londoniennes. Pourtant, ce nouvel album de Fila Brazillia est excellent, bien meilleur que le précédent, plus jazz et plus roots, moins produit et plus funk, au spectre désespérément large (hip-hop, funk-rock, jungle) sans jamais perdre sa ligne de mire. Pour ces deux albums, on confirme donc une échappée presque miraculeuse du « plus facile à dire qu’à faire »…
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