L’ancien chanteur de Virago change de cap : une réussite. Critique et écoute.
La seule différence entre hier et aujourd’hui, entre le passé d’Olivier Depardon au sein de Virago, ces frères de route grenoblois des Thugs ou de Sloy, et ses premiers pas solitaires du jour, c’est la nudité. Belle nouvelle donc : le garçon est indemne.
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Dix ans d’introspection en marge du monde et de collaborations sporadiques n’auront ridé ni la précision de ses mots, plus déposés qu’imposés, ni son sens de la mélodie en trompe l’oeil. De ses années initiatiques, il garde le goût des grands vents froids et rigoureux, soufflés jadis par d’inflexibles Shellac ou Jesus Lizard, mais on le découvre capable d’en dompter les colères pour en extraire une sève humaine et épurée.
Tout en décence et poésie, son album pourrait être le fruit doux-amer d’un télescopage pas forcément incongru entre Chokebore et Alain Bashung. Ainsi, jusqu’à flirter parfois avec l’austérité d’une dalle de marbre, les chansons d’Olivier enchantent par leur discrétion, leur mélancolie retenue et ce pouvoir rare d’insinuer l’âme derrière la sobriété. “Tout se fait sans leurres”, confirme-t-il.
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