1967. Chris White et Rod Argent ont décidé depuis belle lurette d’enterrer pour de bon les Zombies. Toutefois, pour la beauté du geste ? et surtout pour faire la nique aux conventions (d’obsèques ?), ils élaborent un album ambitieux, travaillé comme une pierre rare, gorgé de ces Symphonies de poche qu’un certain Brian Wilson distribue […]
1967. Chris White et Rod Argent ont décidé depuis belle lurette d’enterrer pour de bon les Zombies. Toutefois, pour la beauté du geste ? et surtout pour faire la nique aux conventions (d’obsèques ?), ils élaborent un album ambitieux, travaillé comme une pierre rare, gorgé de ces Symphonies de poche qu’un certain Brian Wilson distribue par dizaines depuis quelques années. Même s’il ne s’agit que d’une épitaphe sans prétention véritable, un exercice de style voulu comme tel, cette entreprise n’en reste pas moins casse-gueule. En effet, les Beach Boys ont déjà à l’époque un pied trois quarts dans la légende et on se délecte à l’idée de la sortie imminente de Smile, le chef-d’œuvre annoncé, celui qui doit faire oublier tous les autres. Autant dire que les Zombies, faiseurs de hits à la petite semaine, abonnés permanents à la série Z des productions britanniques, on s’en moque comme de sa dernière paire de boots.
Odessey and Oracle sort en 68, les Zombies sont cette fois définitivement out mais, contre toute attente, obtiennent un énorme hit post-mortem aux USA avec Time of the season tiré de l’album. L’Angleterre, elle, n’en a rien à cirer.
1991 : Smile n’a jamais vu le jour, mais on en parle dans toutes les anthologies. Brian Wilson est porté au pinacle et personne ne se souvient de Odessey and Oracle. Personne, sauf les Chrysanthemums, aimables bricolos des Midlands, qui découvrent un jour la merveille dans les bacs d’un soldeur et entreprennent sur-le-champ un remake pur et simple de leur nouveau disque de chevet. Tous les titres y sont repris, dans l’ordre originel, seule la pochette diffère, et pourtant on ne risque pas de confondre la copie avec son modèle. Non pas que cette version n’ait aucun intérêt, les Chrysanthemums s’y révèlent au contraire bien plus habiles que la moyenne des fossoyeurs en activité. Leurs harmonies loufoques pétillent comme des bulles de soda, les guitares sont frêles mais agiles et le tout respire la bonne humeur frivole. Mais bon, c’est comme si They Might Be Giants s’attaquait à Pet Sounds ou Pianosaurus à Sergent Pepper, rien ne saurait rendre les originaux dispensables. Aussi, ne serait-ce que pour A Rose for Emily (tout Prefab Sprout en une chanson) ou I want her she wants me (tout Sneetches), il est grand temps de réhabiliter ce chef-d’œuvre de pure pop qu’est Odessey and Oracle au lieu de couvrir les Zombies de Chrysanthèmes.
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