L’inclassable Helvète vagabonde entre mélancolie et délicatesse. Et nous enchante une fois encore.
Quiconque suit la carrière de Stephan Eicher connaît la capacité de cet électron libre à nous surprendre. Son imagination fantasque, sa spontanéité pétillante et sa sensibilité à fleur de peau sont autant d’armes de séduction massive pour ce pilier de la chanson francophone qui parvient, après plusieurs décennies de carrière, à rester imprévisible.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
“J’adore travailler en équipe, mais c’était interdit pendant la pandémie, nous raconte-t-il. Alors j’ai fait comme tout le monde : j’ai lavé mes bananes, paniqué, mis mes vêtements à sécher au soleil, écumé Spotify et regardé la moindre vidéo disponible sur YouTube ! Je n’ai pas tellement créé de musique pendant cette période parce que j’ai besoin d’un vrai échange avec des musicien·nes.”
La délivrance arrive en 2021 grâce à une idée de projet qu’il appelle Le Radeau des inutiles, une série de concerts qui redonnent goût à la convivialité dans des lieux d’exception. “J’ai pris tout mon courage et mon argent pour lancer ce théâtre itinérant. Nous avons joué sur un glacier, dans des musées, des parcs, des châteaux… L’après-midi, j’installais mon studio portable et nous avons commencé à créer ensemble, à tricoter ce nouveau costume.”
Un élan de vie et de liberté
Trois disques sont nés de ces sessions prolifiques, à commencer par Ode – les deux autres devraient suivre courant 2023. Gorgés d’une lumière tour à tour tamisée (Sans contact, Je te mentirais disant) ou éclatante (Ne me dites pas non pt2, Éclaircie), les douze morceaux de ce nouvel album, dont certains révélés par deux précédents EP parus avant l’été, font mouche.
Avec autant de panache que de délicatesse, Stephan Eicher nous emporte dans son élan de vie, avec à ses côtés le coproducteur et multi-instrumentiste Reyn Ouwehand, ainsi que les fidèles plumes de Philippe Djian et Martin Suter. Mention spéciale au single Le Plus Léger au monde, vibrante reprise de Gisbert zu Knyphausen et du regretté Nils Koppruch, dans une adaptation en français par Stephan Eicher digne de Bob Dylan. “La musique est un réconfort, nous explique-t-il. C’est comme une amie qui nous prend dans les bras.” Parfaite description de l’effet produit par ces chansons enveloppantes.
Ode (Barclay/Universal). Sortie 28 octobre.
{"type":"Banniere-Basse"}