Nouveau venu dans les kiosques, Obsküre magazine relaie l’actualité de la culture dark. Rencontre avec Nikö, co-fondateur et fan de metal.
Car les idées reçus sur la culture dark ne manquent pas. Certains préjugés proviennent du fait que les artistes existent dans leur globalité, avec un aspect visuel prépondérant : « un groupe de metal qui sortirait un bon album sans imagerie, aura sans doute moins de résonnance dans le milieu » affirme Nikö. Pour les fans du genre, l’univers joue autant que la musique. Il en ressort un vrai culte du CD. La pochette et le livret sont aussi importants que les chansons.
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En revanche et par conséquent « il existe aussi toute une frange de mecs qui vont passer plus de temps à se poser des questions sur leur accoutrements que sur la musique elle-même. Ceux qu’on appelle les « Gogoths » : des gamins super lookés entre 14 et 20 ans… ce qui fait aussi un peu peur aux parents ».
Leur fascination est aussi vouée aux thèmes déployés. A un moment donné, les ados vont soit se poser la question de la mort, soit l’éviter complètement. Les premiers peuvent donc se retrouver dans le gothique ou le metal car le sujet y est souvent abordé. « Mais de manière esthétique et romantique, au sens littéraire du terme, précise Nikö. Même s’il existe aussi des courants ouvertement gore, avec des groupes de Goregrind comme Cannibal Corpse ou Ultrabrutal Death Metal. Ceux-là mélangent l’absurde à des choses choquantes. Mais c’est comme pour les films d’horreur : c’est pas parce que tu regardes un slasher que tu vas tuer des gens ! ».
Voilà qui rassurera peut-être les parents inquiets. Même si d’une manière ou d’une autre, le morbide demeure omniprésent : « c’est jamais amusant, c’est pas les Black Eyed Peas ! ». Effet de bord du « no fun » et de la provocation à outrance, certains groupes pratiquent l’ambigüité dans leurs propos ou dans leurs clips. Jusqu’à tomber parfois dans l’extrémisme…
De quoi s’interroger. Et demander des explications : « En fait, le truc principal c’est une notion de liberté. La plupart des gens sont athées dans le milieu. Quand t’écoute ce style de musique, t’as pas envie qu’une religion te dicte un courant de pensées, et c’est ce qui a pu conduire à certaines dérives, comme le satanisme à un moment donné, mais ça reste ultra-marginal… Il y a aussi des groupes qui a un moment reprennent un symbole soit pour le tourner en dérision ou juste avec une volonté de choquer. Et certains parfois ne vont pas chercher bien loin. Comme dans tous les styles il n’y a pas que des lumières… »
Obsküre se défend de toute appartenance idéologique et ne prône qu’une seule règle en la matière : éviter les extrêmes, de gauche comme de droite. Le journal conçoit aussi l’ouverture musicale dans sa rubrique « We are not so dark ». L’on y retrouve ce mois-ci The Bewitched Hands, Manuchka ou The Hundred In The Hands. Sous-titre de la page : « Nous aurions pu nous contenter du noir, mais non. Un peu de lumière, c’est bon aussi pour les oreilles. » Bien vu.
LA PLAYLIST DE NÏKO / OBSKURE
Death/Black metal :
Behemoth At the left hand ov God
Symphonic Black Metal :
Dimmu Borgir The Serpentine Offering
Experimental Electro :
Mlada Fronta Mno2 (Year 4)
Electro Trip Hop Rock :
EZ3kiel vs Hint Versus
Orchestral Ambient :
TAT Testament (www.tat-music.com/)
Trip rock experimental :
Picore Cocoboy Caramel
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