Tortueux mais pas torturé, un album de violence peu ordinaire. Chef-d’oeuvre. Critique et écoute.
Si l’on se fie à leur Tumblr, on croirait presque avoir affaire à une bande de jeunes mecs ordinaires cumulant la bière, les fast-foods et les soirées désœuvrées. Ne pas se fier aux apparences : intense batterie, abyssale guitare, basse claquante, O. Children est à 100 % glacial. N’en déplaise aux services d’immigration anglais, qui depuis deux ans ont inscrit Tobi O’Kandi, leader puissant d’O. Children, sur leur liste noire, rien ne semble pouvoir altérer sa créativité, aussi impolie que glauque. Proche de l’expulsion, bloqué en Angleterre aujourd’hui, c’est véritablement un chanteur aux antipodes, une autre personne qui éclot, à la voix funèbre presque nocive.
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Homme tendu, mystérieux et déterminé à s’imposer pour exister, Tobi O’Kandi renvoie désormais l’auditeur à ses propres zones d’ombre. Là où leur premier album ressemblait à un immense patchwork post-rock, celui-ci déforme l’héritage des Bad Seeds et de Joy Division. Inoubliables sitôt entendus, ces rockeurs décérébrés semblent n’avoir qu’une obsession : l’impertinence. En écoutant les songes gothiques d’Apnea, attendez-vous donc à briser le mur du son, ou à vous reveiller amoché sur ses fondations. Red Like Fire, Chimera et PT Cruiser sont autant de compositions, spectaculaires d’intensité, qui déglinguent toute convention et cèdent à la tentation du chaos. Magnifique, maléfique.
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