Un proche de Metronomy continue d’imposer à la pop progrès et ambition. Critique et écoute.
Du ciel, dans le désert péruvien, on peut distinguer d’étranges lignes, dessinant dans leur immensité des singes ou des requins. Aucun papillon noir, aucun cafard : dommage, car la musique de NZCA/Lines en est envahie.
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Proche de Metronomy, dont il emprunte au passage le mixeur Ash Workman, Michael Lovett fait partie, avec Hot Chip, Breton ou We Have Band, de cette génération dorée de rénovateurs pop. Dans cette entreprise ambitieuse, Lovett a confié son songwriting aussi languide que mélancolique aux doigts sensuels du trop méconnu Charlie Alex March, lui aussi intime de Metronomy.
Génie de la pop de chambrette, il est l’un de ces producteurs laptop qui voient très large, très vaste sur leur écran d’ordinateur – sur son album Home/Hidden, il peignait à l’aquarelle une vaste fresque anglaise, fantasmée à base de Lewis Carroll, d’Eno et de Kinks. C’est cette même vision panoramique de la pop, qui part des orfèvres pop sixties pour finir aux laborantins maniaques de l’electro 2012, qu’il réserve aujourd’hui au décor.
Mais le fusain y remplace l’aquarelle, pour une dance-music plaintive, trouble- fête mais certainement pas peine-à-jouir, tant elle sent le sexe compliqué entre corps pâles, patients et hédonistes. Certains croient que les dessins du désert de Nasca étaient destinés à une culture extraterrestre. La soul-music minérale de NZCA/Lines pourrait venir de là.
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