La plus grande légende du rap français est de retour. Pour célébrer ses 30 ans, NTM sera en concerts à Bercy les 9 et 10 mars 2018. JoeyStarr et Kool Shen au micro, pour s’expliquer et se souvenir des débuts.
Qui a pris contact avec l’autre pour reformer NTM ?
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JoeyStarr – Au départ, c’est Kool Shen qui m’a appelé pour me dire que des gens avaient un projet cinématographique avec nous. Parce qu’on a appris à se diversifier depuis le temps ! L’année prochaine, on peut très bien monter une épicerie. Plus sérieusement, il n’y a pas de reformation. Toutes les questions genre “NTM remonte sur scène”, ça me saoule un peu parce que moi je continue à faire des live toutes les deux semaines. Une reformation, ça laisserait entendre qu’on est sur le point de sortir un nouveau disque et ce n’est pas le cas. Aujourd’hui, c’est une question d’humeur. On est ensemble car on a envie d’aller jouer, d’aller sortir la mamie pour qu’elle aille se dégourdir un peu les jambes. Le véritable enjeu, c’est de monter sur scène. Si je fais encore de la musique, c’est pour ça. Tout ce qui concerne l’enregistrement ou le studio, j’y vais vraiment tranquillement. Pour mon projet perso, j’ai commencé à bosser en janvier et j’ai dû faire un seul titre. J’ai le théâtre, des tournages au cinéma qui arrivent… Ce n’est pas évident de tout caler. J’ai décidé de prendre mon temps. NTM est une chose à part au milieu du reste. Je suis saoulé à force de faire de la promo. Vous n’en avez pas marre de voir ma gueule, sérieux ?
Quand vous êtes remontés sur scène à Bercy, il y a presque dix ans, vous avez débarqué comme des morts de faim.
JoeyStarr – NTM, ça n’autorise pas d’être impliqué à moitié. Ce n’est pas quelque chose que l’on peut jouer. Il n’y a qu’une seule posture. En ce moment, j’ai l’impression d’avoir une hanche en plastique et j’ai mal au dos. Je ne me permettrais pas de monter sur scène maintenant. Tu ne peux pas arriver pour t’asseoir sur une chaise parce que tu es blessé, comme l’avait fait MC Solaar. Récemment, j’ai posté une photo de lui sur Instagram : le mec est en short en cuir avec des bretelles et une barre de lapdance derrière lui.
Aujourd’hui, la nostalgie du rap français se transforme un business. Vous avez été approchés pour participer à cette tournée de”L’Age d’or du rap français” ? Il y avait plein de mecs avec lesquels vous avez travaillé…
Kool Shen – On n’a pas été contactés mais il y avait Ärsenik, Busta Flex, Zoxea… Des mecs qui performent !
JoeyStarr – Les Sages Poètes De La Rue aussi et La Cliqua. On respecte ces gens car ils sont consistants et ils ont prouvé des choses dans le rap. Mais il y avait plein d’intrus. Quand tu penses à Ménélik… A l’époque, on se demandait s’il ne chantait pas pour le Club Dorothée. Dans leur tournée, ils ont aussi réussi à embarquer Princess Erika… C’est sûr que dans ces circonstances, on préfère faire nos affaires nous-mêmes dans notre coin. Mais pour moi, l’âge d’or du hip-hop en France, c’est nous.
Kool Shen – On ne vit pas dans cette nostalgie mais c’est sûr que lorsqu’on va remonter sur scène, les morceaux vont nous replonger dans cette époque. ça m’arrive de réfléchir à NTM quand je suis chez moi, mais c’est pareil pour n’importe qui qui repense à sa jeunesse et à son adolescence. Si je n’avais rien fait d’autre depuis vingt piges, peut-être que je ressasserais le passé en me disant “Putain, c’était mieux avant”. Mais ce n’est pas le cas. Je pense qu’on a chacun fait plein de trucs depuis, notamment au cinéma. Je joue au poker aussi : c’est pas mal car il n’y a pas d’interviews. (rires)
Il y a une époque où on pensait que c’était impossible de vous revoir ensemble. C’est rassurant pour vous d’avoir NTM sous la main et de pouvoir le réactiver quand vous voulez ?
Kool Shen – Rassurant, pour nous ou pour vous ?
JoeyStarr – On ne réfléchit pas trop à ce genre de choses, en fait. Sur ce coup, ça ne vient pas de nous. On a été sollicités et on s’est dit que c’était le bon moment.
Vous parlez de musique quand vous vous retrouvez ? Il y a des groupes ou des rappeurs qui vous ont marqués récemment ? Kendrick Lamar ?
JoeyStarr – Très sincèrement, j’ai entendu des titres mais je n’ai pas encore chopé l’album. Je traîne avec des DJ, ce qui sous-entend que je n’ai plus trop à faire la démarche car la musique vient à moi. Mon frère passe ses journées à faire du son chez moi, hier j’étais en soirée avec Pone… Je leur demande souvent qui sont les mecs qu’ils passent. Parfois, il m’arrive même de me retourner en plein soundsystem pour demander à tout le monde : “Hey c’est qui ?” Je sors de deux années de tournée avec Nathy. Il vient d’une autre génération et c’est sûr que j’en ai écouté, du Future et compagnie. Mais quand tu viens de te taper quatre heures de soundsystem à fond, tu as un peula tête en vrac. J’écoute beaucoup plus de soul et de rythm’n’blues qu’avant, ça apaise.
Kool Shen – J’écoute ce que ma femme télécharge. Les gros trucs comme Kendrick Lamar, je ne peux pas passer à côté mais ça ne va pas beaucoup plus loin. Même quand je joue au poker, je n’écoute rien. La plupart du temps, les mecs autour de la table hallucinent. Ils ont tous des casques ou des écouteurs vissés sur les oreilles alors que moi je fais de la musique mais je n’en écoute pas. Je crois qu’ils trouvent ça louche.
Quand vous avez sorti le dernier album de NTM en 1998, la culture hip-hop existait encore au sens large. Aujourd’hui, le rap a complètement étouffé toutes les autres formes d’expression…
JoeyStarr – Ouais, et encore… Il faut faire la différence entre le rap et le rap game. Ce qui me fait rigoler, c’est que certains rappeurs ont l’impression d’être rebelles en adoptant des postures de gangsters alors qu’aujourd’hui c’est devenu le truc le plus commun et le plus commercial. Les mecs sont dans la reproduction mais il leur manque des fréquences. Il y a évidemment quelques rappeurs que j’aime. Hamza par exemple. Ses textes ne sont peut-être pas fous mais le mec est musical. Quand tu écoutes ses morceaux, tout roule. Tu n’es presque même pas obligé d’écouter ce qu’il raconte. Malheureusement, ils ne sont pas beaucoup à prendre des risques. Damso, c’est bien. Plein de gens vont te dire que ça ressemble à du Booba mais je trouve qu’il y a quelque chose de plus pertinent chez lui. Booba reste un lyricist, il n’y a pas de problème là-dessus, mais il est parti dans un truc et il ne veut plus en redescendre. Damso apporte quelque chose de plus frais. J’aime son flegme et son humour : ça le rend plus authentique.
Avec les années, certaines personnes attribuent une dimension consciente et engagée à NTM alors que c’est peut-être l’un des groupes de rap français les plus inconscients. ça vous gêne quand on interprète Paris sous les bombes comme un morceau politique alors que c’était une chanson sur le graff ?
Kool Shen – Je pense qu’il faut faire une différence entre la vision du public rap et celle véhiculée par certains journalistes. Les gens qui sont plus jeunes et qui n’ont pas écouté NTM à l’époque ont peut-être aussi cet a priori. Il y a souvent un manque de culture par rapport au rap. C’est dommage car pour quelqu’un qui a envie de prendre le temps de s’informer tout est là, à disposition. Il suffit de lancer une recherche et d’écouter les paroles.
JoeyStarr – NTM est né d’un constat, d’un état d’urgence. On était le pavé dans la mare. Au début, on avait plein de choses à dire et ça se retrouvait même dans les BPM de nos morceaux. On était uniquement rythmiques. Avec le temps, on a commencé à devenir musiciens car le rap a évolué dans ce sens. Progressivement, la musicalité est devenue plus importante. On parlait de notre culture et des choses qui nous entouraient.
Kool Shen – Le rap continue d’évoluer vers quelque chose de plus musical. C’est encore plus flagrant maintenant. Mais c’est vrai que certaines postures me gênent aujourd’hui : avoir un discours de révolte ou de rébellion, ce n’est pas jouer les gangsters. Au moment de NTM, on ne faisait pas de cinéma. C’est arrivé après, ça ! (rires)
Quand vous comparez la considération pour le rap français à l’époque et sa popularité aujourd’hui, vous vous dites qu’il a fallu charbonner pour arriver à ce stade ?
Kool Shen – Si on avait su tout ce qu’il a fallu faire pour arriver jusque-là, on aurait peut-être réfléchi. Mais comme on a toujours tout fait par passion, on ne s’est jamais dit qu’on était en train de franchir des étapes ou des épreuves. On faisait ce qu’on avait à faire au jour le jour, sans avoir l’impression de repousser une quelconque limite. On n’avait pas forcément d’objectif mais on l’a atteint.
Après le quatrième et dernier album, vous avez eu un sentiment d’épuisement ?
JoeyStarr – Pas forcément de l’épuisement. Mais on traîne ensemble depuis qu’on a 16 ans… A un moment donné, il faut souffler. 90 % de ce qu’on a réalisé, on l’a fait à l’envie, selon notre humeur et notre instinct. Aujourd’hui, tout est calculé, les rappeurs ont quelqu’un qui les suit en permanence pour leur dire quoi faire. Avec NTM, on n’a jamais conceptualisé ce qu’on faisait. On avait envie de faire un truc, on le faisait. Point.
Kool Shen – Ca se voit d’ailleurs quand tu écoutes les prods de nos albums. Elles sont archi différentes de l’une à l’autre. Aujourd’hui, quand tu écoutes un disque de rap, tu ressens l’effort qu’il y a derrière pour que tout sonne de la même façon. ça me gêne. Tout comme l’écriture des mecs. Je suis certainement trop vieux mais ça ne me touche pas. Le rap s’affirme par le capitalisme et le gangstérisme et ça tourne un peu en rond. Je suis sûr que les producteurs conseillent à leurs artistes d’écrire le moins possible.
Tu parlais des prods variées sur les albums de NTM. Vous êtes encore proches de Franck Loyer (aka DJ S) qui était presque le troisième membre du groupe au début de l’histoire ?
Kool Shen – Non, pas du tout.
JoeyStarr – Franck, le live, ce n’était pas sa tasse de thé. Nous on était dans la danse, dans le graffiti, dans la performance en fait. Au delà d’écrire des textes pour les rapper ou les enregistrer, le but ultime c’était de monter sur scène pour performer. Lui ce n’était pas son truc. Et ça a forcément créé une distance. On a toujours considéré NTM comme un groupe de performance. Je nous vois comme des athlètes et c’est pour ça que toutes les interviews sur la nostalgie du rap français me gonflent un peu. La dernière fois, j’ai fait une interview pour un site de rap spécialisé et je n’avais rien à leur dire. Ca tournait en rond. Je me suis tellement fait chier que je me suis mis à manger.
Tu dis ça mais là, tu es en train de bouffer devant nous.
JoeyStarr – Ouais mais on a des choses à se dire. Je ne peux pas m’adapter à l’aspect formaté des interviews. On n’a pas réfléchi à ce qu’on allait vous dire avant de venir.
Aux Etats-Unis la mode est aux séries sur le rap. Ca vous intéressait d’intervenir d’une manière ou d’une autre sur un projet de série sur le rap français ? Toi Joey tu avais d’ailleurs joué dans une vieille série en 1990 qui s’appelait Le Lyonnais et qui abordait les thèmes du hip-hop…
JoeyStarr – Fais gaffe parce qu’aujourd’hui j’ai mis des chaussures avec des semelles en bois et ça peut partir à tout moment. Là tu déconnes mec !
Kool Shen – Ouais je me souviens de ce truc, il y avait une scène dingue où tu étais posé sur une chaise en Fila et tu répondais à la juge je crois. Tu étais avec Marco Prince aussi (rires).
JoeyStarr – C’est bon, tu m’as détendu. Car quand tu prononces le nom de Marco Prince j’ai envie de rigoler. Alors si tu dis FFF je me pisse carrément dessus. Non mais dans cette série avait atteint un sommet de clichés. C’était innommable. Il y avait un dialogue lunaire. Je devais avoir vingt piges et j’avais une phrase où je disais un truc du style : « Moi la violence, je sais ce que c’est. J’ai fait le Liban. » (rires) Je buvais tellement à cette époque que tu aurais pu me faire dire n’importe quoi. C’était avant le premier album de NTM et personne n’avait voulu diffuser ce truc. Je ne sais même pas comment c’est sorti. Aujourd’hui, si on me demande d’être consultant sur un projet de série sur le rap en France, ce serait avec plaisir. Je le ferais au même titre que sur Polisse pour la scène de la perquisition. Il y avait des consultants et les mecs m’ont dit « Putain, tu m’as l’air bien au courant dis-donc. ». On rigole, mais si quelqu’un me propose ce genre de truc, c’est sûr que j’aurais le souci de le relater de la meilleure des façons. Même si ce que j’ai vécu, je l’ai vécu pour moi avant tout. Quand on a rempli nos Zénith pour la première fois, on était aux anges. A la fin, on se regardait tous les deux et ça nous suffisait pour comprendre que le travail avait été bien fait. Et c’était pareil quand on était plus jeunes et qu’on partait en mission pour aller faire du graffiti. Il n’y avait pas de caméras à cette époque-là mais on ressortait regonflés à bloc pour une seule et bonne raison : on faisait les choses pour nous. C’est quelque chose qui me poursuit encore aujourd’hui. Lorsque je monte sur scène au théâtre, j’ai le trac pour moi.
Kool Shen – On assume complètement cette vision très égoïste de NTM. Et c’est même presque gênant quand des gens viennent nous voir pour nous remercier en nous disant que notre musique leur a apporté telle ou telle chose à des moments bien précis. Tant mieux, évidemment ! Mais c’est toujours bizarre de recevoir ces remerciements pour quelque chose qu’on a fait aussi égoïstement.
JoeyStarr – Rappelle toi le jour où on a signé chez Sony ! Ils m’avaient filé un chèque et dans ma tête c’était terminé. Salut. Je n’avais aucune intention de revenir. Et c’est toi qui m’a dit « Mais mec, ils savent où tu habites. Qu’est-ce que tu racontes ? » Et moi je te répondais « Rien à foutre, j’ai jamais vu autant de gen-ar, je le prends et je me tire ! » Les choses nous sont vraiment tombées sur la gueule au fur et à mesure. Rien n’était prévu. De toutes façons, en 1990, tu ne cherches pas à faire carrière quand tu t’appelles Nique Ta Mère.
Il y avait aussi quelque chose de très français dans NTM. Plein de rappeurs étaient fascinés par l’Amérique alors que votre raison d’être a toujours semblé très ancrée ici.
JoeyStarr – Ouais, ne serait-ce que le nom. Tout le monde s’appelait Criminal machin mon cul à l’époque. Toi, tu étais l’un des seuls à parler un peu anglais dans notre entourage d’ailleurs.
Kool Shen – C’est vrai et ce n’est pas une bonne nouvelle quand tu vois mon niveau d’anglais aujourd’hui. Nous, on a toujours voulu refléter qui on était. Des Français, banlieusards. ça ne nous empêchait pas d’être admiratifs de plein de rappeurs ricains, sans vouloir leur ressembler.
On a toujours été très crades. On venait du graffiti, pour nous les rappeurs étaient des dandys. Je me souviens du morceau qu’on a fait avec Nas. Il est arrivé avec les dernières sapes. On n’a pas compris.
JoeyStarr – On est aussi arrivés à une époque où il ne restait que Renaud. Balavoine était mort, Trust avait arrêté. On était dans un pays où le rock dominait tout et on a apporté notre différence sur la forme. Tout a toujours été une histoire de défi pour nous. On est rentrés dans ce truc par la danse, mais je ne te parle pas des défis à la télé chez Sidney. ça se terminait à coups de serpettes. Pareil pour le graffiti, c’était tendu. On avait chopé les clefs du métro. La sensation d’aller faire de la mobylette sur les rails à gare du Nord, on adorait ça ! Quand tu vas faire un hangar tout seul la nuit, tu te prouves des choses à toi-même en tant qu’ado. Chaque bruit est une menace. Tu ressors rempli d’adrénaline. C’est peut-être ça la base, et c’est sans doute ce qu’il manque à notre jeunesse : cette capacité de se construire ses propres légendes personnelles. On a toujours fonctionné à l’adrénaline. Je me souviens du jour de notre tout premier concert. On ne tenait pas en place. J’avais gobé un truc, on n’avait pas dormi et on était prêts à exploser.
Kool Shen – C’était à l’Elysée Montmartre en 1990. On y était retournés peu après pour une scène ouverte. Il y avait EJM avant nous. Il avait un morceau qui s’appelait J’veux du cash et les mecs avaient ramené des sacs de pièces jaunes pour lui lancer à la gueule.
JoeyStarr – Il aurait pu ramasser deux fois son cachet à la fin du concert.
Kool Shen – On aurait dû lui dire : “Putain mec, t’étais payé deux fois si tu te baissais un peu !”
Au tout début, vous regardiez vos potes qui faisaient du rap en se foutant de leur gueule. Quel a été le déclic ? A quel moment vous avez rangé votre ironie pour vous y mettre aussi ?
Kool Shen – Je me souviens d’un soir au Globo. On ne rappait pas encore et on était allés voir les mecs d’Assassin sur scène. C’étaient nos potes mais on leur jetait des trucs à la gueule, on était morts de rire.
JoeyStarr – Quand Dee Nasty arrivait aux platines dans les soirées pour scratcher et remixer les disques, on ne comprenait pas ce qu’il faisait. On voulait danser, on avait envie de lui dire “Vas-y, laisse tourner le disque un peu au lieu de faire tes trucs. Rentre chez toi Daniel !” Le vrai déclic, ça a été Johnny Go. Il se foutait de notre gueule genre : “Vous pensez que vous allez laisser une trace en écrivant sur les murs ? Vous croyez en Dieu ?”
Kool Shen – Ils avaient établi une hiérarchie dans le hip-hop. Il y avait les graffeurs dans le sous-sol, enfermés dans le métro, les danseurs à la surface, les DJ et les rappeurs tout en haut. Ils nous avaient mis en quatrième position et on s’est dit qu’on allait écrire un premier texte pour leur montrer qu’on pouvait atteindre la première place.
NTM en concert à l’AccorHotels Arena les 9 et 10 mars 2018
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