Un ancien Sloy revisite en furie les années 80 les plus anguleuses.
Si la France était un pays juste et reconnaissant, il y aurait ici et là des lycées et MJC Armand-Gonzalez. L’homme, âme et guitare déchiquetée de Sloy, a véritablement contribué à distribuer l’électricité brute sur les scènes de France. On le retrouve, avec l’explosive Virginie Peitavi, inaltéré aux doubles commandes de 69, duo qui aurait très bien pu s’appeler 79 tant il semble vouer un culte intime et païen à quelques groupes de cette charnière entre punk et recherches soniques, de Devo à PIL, des Talking Heads aux B-52’s – sans oublier, en bon Breton, Marquis De Sade ! Mais au lycée Armand-Gonzalez, les cours d’histoire se déroulent au gymnase, lui-même installé au laboratoire de physique, qui jouxte la salle d’éducation sexuelle.
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Cavaleur, voltigeur, le cheveu et les guitares en pétard, 69 n’a pas le temps pour les génuflexions et les hommages de grenouilles de bénitier à la Interpopol : c’est en boule de nerfs plus qu’en boulet de nerd qu’il zigzague dans ce rock anguleux et pourtant charnel, expérimental et pourtant dansant – une leçon de savoir-vivre apprise chez les Allemands de Can ou les New-Yorkais de LCD Soundsystem, eux-mêmes gravement funky dancers tout en restant raides. 69 : année érotique, année électrique, année frénétique.
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