En 1989, Bashung a passé la quarantaine, et cet album noir, vicié, étouffant, peut apparaître comme l’excroissance visible d’une crise personnelle profonde et durable. Le redoutable Nick Patrick pousse toujours les boutons. Certains synthés, encore utilisés à l’époque, font un peu mal aux oreilles treize ans après, mais dans l’ensemble, c’est l’album le mieux maîtrisé […]
En 1989, Bashung a passé la quarantaine, et cet album noir, vicié, étouffant, peut apparaître comme l’excroissance visible d’une crise personnelle profonde et durable. Le redoutable Nick Patrick pousse toujours les boutons. Certains synthés, encore utilisés à l’époque, font un peu mal aux oreilles treize ans après, mais dans l’ensemble, c’est l’album le mieux maîtrisé de Bashung depuis Play Blessures, dont il est l’écho en de nombreux aspects. En choisissant d’inviter pas mal de francs-tireurs étrangers (Colin Newman de Wire, Blixa Bargeld de Einstürzende Neubauten et des Bad Seeds, Dave Ball de Soft Cell ou Phil Manzanera de Roxy Music), Bashung affirme une volonté de reprendre des risques comme au début de la décennie, alors qu’entre-temps il s’est pas mal recentré et affadi.
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Novice est ainsi un disque radical, souvent mal embouché, qui bénéficie d’une tension quasiment ininterrompue et donnera le top départ d’une tournée encore plus cataclysmique. En dépit d’une Légère éclaircie, c’est un album où les nuages s’accumulent et où rien ne semble jamais tout à fait en repos, où la fumée indus se mélange à la brume des crépuscules d’hiver, où des gaz divers finissent par entrer en contact comme par amour pour les explosions. Il suffit de lire les titres (Pyromanes, Alcaline, Outrage, Bombez !) pour comprendre de quoi il retourne. Et lorsqu’on les écoute, il n’y a nulle tromperie sur la marchandise : hautement combustible, réservée aux experts.
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