Sa passion charnelle pour le 7e art, Nicolas Saada a refusé depuis longtemps d’en faire un seul objet de contemplation cinéphilique. Son premier moyen métrage, Les Parallèles, fut montré à la Semaine de la critique à Cannes (et offert aux lecteurs de ce journal dans le récent DVD Rentrée cinéma) tandis que sort la première […]
Sa passion charnelle pour le 7e art, Nicolas Saada a refusé depuis longtemps d’en faire un seul objet de contemplation cinéphilique. Son premier moyen métrage, Les Parallèles, fut montré à la Semaine de la critique à Cannes (et offert aux lecteurs de ce journal dans le récent DVD Rentrée cinéma) tandis que sort la première compilation de l’émission sur les BO de films qu’il anime depuis plusieurs saisons sur Radio Nova. On ne compte plus les musiques divines échappées grâce à son érudition des salles obscures pour vivre leurs vies propres à l’air libre, ni les vocations que celles-ci ont pu générer chez les auditeurs musiciens et DJ dont elles sont devenues une matière noble, étrange et infinie à recycler.
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Sur Nova fait son cinéma, premier volume du nom, le générique est éblouissant, les perles rares foisonnantes et les occasions de se pâmer de bonheur presque aussi nombreuses qu’il y a de plages : 24 au total, comme les images par seconde dont elles se passent pourtant ici volontiers. Tous les grands artificiers anglo-américains sont là (Barry, Schifrin, Alex North ou Roy Budd), les maestros italiens également (Morricone, Rota) tandis que nos Legrand, Delerue ou Cosma nationaux tiennent fièrement leur rang. On en trouve de plus méconnus : l’Allemand Jürgen Knieper, qui signa des partitions tourmentées chez Wenders (L’Ami américain), ou le compositeur attitré de Kurosawa, Masaru Satoh, qui selon Saada aurait influencé Morricone. Les notes de pochette renseignent d’ailleurs avec pertinence sur chaque titre, mais la magie opère surtout les yeux « grands fermés » (comme dirait Kubrick, ici représenté par Spartacus), embarqués en première classe dans ce flot de musiques graves ou légères, groove ou spectaculaires, qui constituent à elles seules un film. Le plus beau dont on puisse rêver.
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