Un long instrumental mélange à chaud rock, pop psyché et electro : impressionnant retour du producteur parisien sur un épatant single, avant un album très attendu en début d’année. Death Race, à découvrir en chronique en vidéo.
Benoît de Villeneuve est un vrai jeune homme moderne, de ceux capables de souffler le chaud et le froid. Dans une époque qui s’emballe sur les années 80 növö et synthétiques, le minimalisme et la grisaille, lui s’agite aussi sur la chaleur des instrumentations live et les musiques de films des années 60, sans pour autant renoncer à explorer les lignes de nos mains pour y lire l’avenir, avec une maîtrise technique et une élégance naturelle qui lui donnent forcément raison. Après First Date, charmant essai electro-pop de 2005 où l’on croisait le minois de Mélanie Pain, ce Death Race balancé à 200 à l’heure en éclaireur de son deuxième album Dry Marks of Memory, attendu en janvier, montre que le Parisien a trouvé sa voie idéale.
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Une voie de gauche, prise à contresens dans la nuit, en brûlant tous les feux de la bienséance. Chez lui, M83, François de Roubaix, Brian Eno, Talk Talk et Betty Davis appartiennent au même fantasme, celui d’une pop sans frontières d’âge ni de catégorie. Les neuf minutes de Death Race foncent tête baissée dans un mur instrumental entêtant, où les lames d’une tempête krautrock viennent embrasser un lyrisme pop. Un piano indomptable, des synthés en rut, un orgue Hammond plein de sagesse, d’effrayants effets de larsen, comme si John Carpenter avait voulu composer la BO d’un film Nouvelle Vague. Sa musique de chambre sophistiquée, où s’ébattent rock, psyché et electro, n’a pourtant rien contre le fait de se faire malmener sur le dance-floor, comme quand le duo parisien Discodeine l’embarque dans une cave sombre avec une pulsation cardiaque accélérée et une basse déraisonnable. Le jeune prodige toulousain Mondkopf offre une relecture electronica de Patterns, un des nouveaux titres. Death Race, ou une course en état d’ivresse dont on connaissait le résultat avant le départ : numéro un haut la main.
Single : Death Race (PIAS)
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