Les cinq très jeunes suédoises tournent bientôt en France, notamment dans le cadre des Femmes s’en Mêlent : l’occasion de découvrir, avec trois clips et une longue interview, leur petite pop atomique et maline.
Quand avez-vous créé le groupe ?
A l’automne 2005… Il n’y avait pas vraiment de points communs. En fait, rien du tout. A part qu’on chantait fort. On était toutes très différentes, mais on était toutes fans de pop, on pouvait chacune écouter ce que l’autre écoutait.
Comment décririez-vous la musique pop ?
Je pense que c’est touchant, très émotionnel…et je deviens toujours un peu triste mais ça sonne enjoué. On adore ce genre de schizophrènie. Mais la pop est le genre musical le plus large : Britney Spears est pop, The Strokes sont pop, pas rock, donc… c’est vraiment large.
Comment trouvez-vous votre place dans cette grande catégorie ?
Les gens nous demandent toujours « quel style de musique jouez-vous ? » : je ne sais jamais quoi répondre… De la pop, d’accord, mais quoi d’autre ? « A peu près de la pop » ? (rires) On fait partie du monde indie, on a des paroles parfois tristes mélangées, avec de la musique joyeuse, donc c’est beaucoup d’émotions qui se dégagent. C’est le bon compromis, une pop honnête. On n’écrit pas pour vendre. On ne fait pas de la musique pour quelqu’un d’autre, on fait de la musique uniquement pour nous, même si les gens nous demandent encore si on écrit nous-mêmes nos morceaux… (rires)
Qu’essayez-vous de ressentir quand vous composer vos chansons ?
Ce sentiment particulier, quand vous vous sentez comme une bouteille de champagne qu’on ouvre. C’est très satisfaisant quand vous venez d’écrire une chanson et de dire « c’est comme ça que je me sens », c’est comme mettre le doigt sur quelque chose de spécial. C’est aussi une des raisons qui nous poussent à faire de la musique et à écrire des chansons, parce que personne ne peut dire exactement ce que nous ressentons.
Vous pensez que la musique pop peut encore avoir un effet important sur le monde ? Vous pensez qu’il y a un côté politique à faire de la musique pop ?
On a appris certaines de nos valeurs actuelles dans la musique, dans la pop, donc dans ce sens oui, ça peut sans doute changer les personnes. Il faut qu’il y ait une certaine échelle. Les gens sont désormais individualistes et se concentrent sur leur carrière, leur blog (rires) Le plus gros problème actuel est celui de l’environnement, et si tu fais prendre conscience aux gens que la nature est la chose la plus belle, alors peut être que les gens diront : « je ne peux pas détruire cet arbre ». Ca fonctionnerait mieux qu’en disant directement à quelqu’un ce qu’il doit faire.
Et à propos du nom de votre groupe, Those Dancing Days ?
Ca vient bien d’une chanson de Led Zeppelin mais on a aussi récemment entendu ça dans une chanson d’Animal Collective… On pourrait donc alterner les deux versions dans nos interviews, dire sur un ton mystérieux « Ca vient peut-être d’Animal Collective »… (rires)
Mais bon, concrètement, ça vient d’une chanson de Led Zeppelin. Et au début c’était peut-être un peu gros pour un si petit groupe, mais je pense qu’on a grandi vers cela. Et « those dancing days », sont aussi nos débuts, et aujourd’hui, et aussi le futur…
La danse c’est important pour vous ?
Oui. Mais nous ne sommes pas sûres que ce soit aussi important pour nous. C’est bien sûr une bonne chose si les gens dansent, mais je ne pense pas que ce soit une mission. Danser pour exprimer ses sentiments : c’est comme ça qu’on veut que ça se passe. Et on n’est pas obligé de le faire sur des chansons dansantes. On peut aussi danser sur du silence.
Et à propos de vos influences ? Vous dites que vous avez chacune des influences différentes ?
C’est difficile de définir les influences que tu mets en valeur dans ta musique. Il y a beaucoup de groupes qu’on aime et qui nous influencent, d’autres qu’on n’écoute pas trop mais qui nous influencent quand même… Les Strokes, peut-être le groupe sur lequel on est toutes à peu près d’accord.
Sentez-vous que vous mûrissez musicalement parlant ?
Oui… On écoute la musique très différemment depuis qu’on joue de la musique, on l’écoute en analystes, en musiciennes. Nos compétences augmentent, aussi : on a appris en jouant dans Those Dancing Days, on a forcément progressé depuis nos débuts. C’est aussi ce qui nous donne notre personnalité, on a chacune notre manière de jouer, bien à nous.
Comment voyez-vous le futur du groupe ?
On aimerait faire ce métier assez longtemps pour évoluer vers une nouvelle génération musicale, comme si on représentait un nouveau départ… On pourrait être comme des héroïnes pour d’autres groupes comme d’autres l’ont été pour nous. Laisser une grande marque dans l’Histoire de la musique. Je ne sais pas si on peut réussir ça à une grande échelle, mais on peut peut-être laisser une petite marque indie…
Vous avez un modèle en particulier pour cela ? Un groupe que vous admirez ?
Blondie est cool, David Bowie est très cool. Ils essaient d’être eux-mêmes. On a vu un documentaire sur Patti Smith l’autre jour, très inspirant.
Vous vous sentez proches des groupes d’aujourd’hui ?
Dans l’ensemble, on trouve la nouvelle musique est bonne. La notre musique est assez influencée par Shout Out Loud… Et les Strokes -on est sans doute plus proches des Strokes. On est comme les cousines qu’ils n’auraient jamais rencontrées, mais nous, on sait exactement qui ils sont.