Les cinq très jeunes suédoises tournent bientôt en France, notamment dans le cadre des Femmes s’en Mêlent : l’occasion de découvrir, avec trois clips et une longue interview, leur petite pop atomique et maline.
C’est dans la plutôt carrée et pas très riante Malmö, au Sud de la Suède, que l’on rencontre début mars Those Dancing Days. Cinq jeunes suédoises, entre 19 et « bientôt 21 » ans pour une pop atomique. Cinq petites furies et une interview en forme d’ouragan –les cinq adorables fusent comme des feux d’artifice, speedent comme des insectes dingues, se coupent sans arrêt la parole, réfléchissent tout haut, se marrent à tout bout de champ. Elles sont mignonnes, drôles, sûres d’elles et tout aussi malines que leur musique. Leur musique, elle, leur ressemble un peu : profilée comme une fusée, diablement pop, synthétique et zigzagante, uppercut mais planquant sous les [attachment id=298]rushs sonores quelques jolies pointes de mélancolie post-adolescente.Entre des Pipettes à fortes têtes, des Strokes au féminin, un The Organ plus fun : une pop indé impeccable, encore un peu verte, mais pleine d’une énergie communicative que l’excellent concert du soir au Debaser confirmera, en grand huit permanent. Avant leur tournée française, notamment dans le cadre du Festival Les Femmes s’en Mêlent dont la programmation complète se trouve à cette adresse, nous vous proposons de découvrir ici les cinq super-gredines avec trois clips et une interview.Dates : 23/4 Paris (Maroquinerie), 24/4 Brest, 25/4 Saint-Lo, 27/4 Clermont-Ferrand.
Interview : Those Dancing Days, Debaser, Malmö
Comment vous décririez-vous, d’abord individuellement, puis collectivement ?
Nous sommes un groupe de personnages de comics… ou de de cartoon. C’est difficile de se décrire, on avait l’habitude de se décrire comme des animaux, comme…un animal collective à nous (rires) En tant que groupe, nous sommes un chaos synchronisé, parce qu’on est toutes, comme vous l’avez remarqué, un peu speed, à se parler les unes aux autres, à interrompre les phrases… On est comme ça sur scène aussi. On boit beaucoup de café.
On vous a beaucoup décrites sur votre image…
Je ne pense pas qu’on fasse beaucoup attention à la manière dont on voudrait que les gens nous perçoivent, notre image… Beaucoup de groupes essaient d’avoir l’air cool et on un côté ennuyant alors qu’on ne fait que s’amuser, passer du bon temps. On est une bouffée d’air frais pour l’industrie de la musique indé. Au départ surtout en Suède, et en particulier les journalistes disaient qu’on était cinq enfants, on a même parlé de nous comme des « bébés »…
Et à propos de votre appellation de girl band ?
Et bien on s’y habitue. Et les gens commencent à réaliser que nous ne sommes pas un girl band mais juste un groupe. Le fait qu’on soit toutes des filles a quand même affecté notre musique.
Dans quel sens ?
On est consciente que tout le monde doit avoir sa place et dans le groupe on n’a pas de personnalité dominante… Mais ça n’a pas été facile, les sessions photos par exemple, ils voulaient qu’on mette une ou deux filles en avant, les autres derrières. Mais on ne se laisse pas faire.
[attachment id=298]Mais vous savez que vous faites partie d’une industrie, vous en connaissez les rouages… Sans doute plus maintenant qu’au début…
Mais c’est difficile de se faire une place, de se rendre compte que si on ne veut pas faire quelque chose on peut refuser… Personne ne nous en a vraiment parlé au début du groupe. Notre manager nous a bien aidées là-dessus. Mais bon, quand on nous dit : « enlevez vos vêtements », on refuse, on est assez intelligentes pour éviter ce genre de manipulations. On est passées dans un magazine pour hommes une fois, vous voyez, avec des vêtements légers sur la couverture. Je crois qu’ils aimaient notre album, mais qu’ils auraient préféré qu’on enlève nos vêtements. (rires) « Ces jeunes filles sont si sexy » ; venez nous voir à un concert, on transpire comme n’importe quel mec ! On pense aussi que beaucoup de groupes de filles avant nous ont essayé de tenir le rôle de mecs dur-à-cuire…On n’a jamais essayé de se comporter comme des mecs. On n’essaye pas non plus d’être des filles.