La BO idéale de l’été par un duo anglais illuminé. Mais pas l’été 2010 : nostalgie, les filles. A découvrir avec la critique du single Ghost Train et quelques extraits en vidéo.
On se rappelle toutes le jour où, fièrement campée dans nos Reebok Pump achetées 300 francs par maman à force de supplications, il a fallu dire adieu à Benjamin, 13 ans, notre amoureux transi rencontré lors d’une colonie de vacances. A l’époque, profondément convaincue que ce grand brun boutonneux en jogging Adidas à pressions était à coup sûr notre futur mari, on a laissé couler nos larmes par hectolitres et explosé nos sanglots étranglés au son d’I Believe I Can Fly de R.Kelly.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Des semaines durant, on lui a écrit des lettres enflammées, maudissant cette foutue rentrée scolaire, lui promettant qu’on ne l’oublierait jamais. Dix ans plus tard, on ne se souvient plus très bien de la tête du fameux Benjamin, ni des raisons qui nous avaient poussée à l’embrasser derrière le pin parasol du camping, mais on se rappelle encore, avec mélancolie, l’émotion qu’avait provoquée en nous la perte de cet amour de jeunesse à l’appareil dentaire flamboyant.
Ce sentiment, les biens nommés Summer Camp l’ont parfaitement saisi dans leur premier single à l’odeur de sable chaud. Formé accidentellement par Elizabeth Sankey et Jeremy Warmsley – que l’on connaissait déjà pour ses brillants albums solo –, le duo londonien, couple à la scène comme à la ville, met ses talents de songwriter au service d’une pop rêveuse, nostalgique et légère à l’allure de photo souvenir faussement désuète. Porté par la voix étincelante de sa jolie chanteuse, ses accents soul et ses choeurs old school, Ghost Train se souvient des fantômes de l’adolescence et remonte le temps avec une douceur rassurante. Un voyage dans le passé aussi sublime qu’insouciant.
{"type":"Banniere-Basse"}