De la pop pas du tout raisonnable par des Parisiens champions en génétique : un single épatant à découvrir en texte et en clip dingo.
C’est un fantasme vieux comme les premiers synthés : sauver une langue morte ou déclinante en utilisant les possibles électroniques. Brian Eno fut sans doute l’un des premiers à documenter clairement et radicalement cette esthétique : en quelques albums fondamentaux des années 70, seul ou en tant que producteur, il allait littéralement révolutionner la popmusic, lui offrir une extra-life de plusieurs décennies. Daft Punk, pas sourd, allait à sa façon détourner ce vieux rêve, envisageant sans jamais vraiment la mettre en oeuvre une musique alliant la rigueur métronomique de Kraftwerk à l’humanité trouble des Beach Boys. C’est un autre groupe français, Sourya, qui concrétise aujourd’hui cette folle ambition, avec un Anatomy Domine qui défie les lois de la gravité et de la raison, mêlant dans une extravagance jamais ramenarde ou empruntée le songwriting flamboyant d’une certaine pop sixties et le robotisme enragé du krautrock des seventies. Tout ceci ne pourrait être que génétique forcenée, collage et lubie. Mais à ce monstre, Sourya a aussi greffé un coeur, un sourire et des guiboles pour danser en 2009, comme le confirment des remixes fêtards, rappelant que les quatre musiciens ont grandi aussi bien avec Radiohead que les Happy Mondays, la tête que les jambes. Une synthèse déjà réussie, o tempora o mores, par Primal Scream avec Screamadelica – une influence évidente sur les Parisiens. Un groupe découvert par Alan McGee dès le début des années 80. Qui, presque trente ans plus tard, s’est intronisé ambassadeur de Sourya en Angleterre. La boucle, hypnotique, est bouclée.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
{"type":"Banniere-Basse"}