Morveuse et teigneuse, la pop anglais première langue de jeunes Bordelais à têtes de stars. A découvrir ici en sons et en images.
Pendant très longtemps, la pop fût une matière scolaire où la France se contentait de réciter sagement, bêtement ses leçons : elle apprenait bien ses livres d’histoire, soignait sa tenue, travaillait son accent, mais ça restait résolument une deuxième langue. A chaque groupe d’ici, on dénichait immédiatement le correspondant anglais ou américain – on faisait même parfois semblant de ne pas s’en rendre compte, s’entichant de copies conformes mais au moins disponibles, limitrophes. Maintenant que les informations sont disponibles à tous, partout, en temps réel, la France a rattrapé son retard, comprenant enfin qu’au lieu de plagier ses contemporains avec quelques mois, voire années de retard, elle avait le droit de remonter directement aux mêmes sources. Libre à elle, ensuite, de s’approprier, de détourner, d’assembler et d’assaisonner ces matières premières : si les Bordelais félins et sexys de Kid Bombardos sonnent parfois ainsi comme un groupe de gavroches de Liverpool ou Brooklyn, ce n’est pas qu’ils copient à la lettre The Coral ou les Strokes, mais bien parce qu’ils ont accompli le même parcours initiatiques qu’eux, se goinfrant en quelques années d’apprentissage de psychédélisme et de pop, de westerns et de fables. Pendant que tant de groupes français de leur âge ont passé leur jeunesse à se coiffer et s’habiller, les Kid Bombardos ont épuisé des milliers de vinyles, avalé des kilomètres en Trafic de location et répété comme si leur vie en dépendait. Et c’est exactement ce qu’on entend sur le grandiose Round The Bend : l’urgence et le malheur, la testostérone et les larmes, la morge et la classe.
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Kid Bombardos – I Round The Bend
Kid Bombardos – I’m Gonna Try
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