Croisée lors du récent Europavox, la pop euphorique et excentrique de deux Lettons qui étonnent et détonent. Les zozos du zoo : critique de leur nouveau maxi et découverte en clips et vidéos live.
Il y a quelques années, un duo débutant tout juste sorti de l’enfance, Cocoon, réinventait son Auvergne, ses monts doux et ses futaies épaisses : dans l’imaginaire de Mark et Morgane, entre Teletubbies et Michel Gondry, elle devenait le pays des Panda Mountains. On avait tendrement souri.
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Mais pendant le festival Europavox de Clermont- Ferrand, on a moins fait le mariolle : les pandas sont effectivement descendus des montagnes. Ils sont entrés triomphants dans la ville, par deux, l’air goguenard et la facétie érigée en règlement interne de ce barnum stupéfiant. Par exemple, pour présenter une de leurs chansons, ils dirent dans un anglais plein d’échardes : “La prochaine est chantée en islandais. C’est un instrumental.”
Sans leurs masques sidérants et leurs combinaisons éreintantes (même la batterie est déguisée ici en panda), on a rencontré Instrumenti : Shipsi et Reynsi font la ménagerie et viennent de Lettonie. Emus par la réaction hystérique de la salle (à court d’arguments, ayant épuisé toutes les formes de danses et d’applaudissements possibles, le jeune public improvisa une ola !), les deux garçons semblent aussi timides et réservés dans la vie que fantasques et spectaculaires sur scène.
Comment cette electro-pop extrêmement extravagante, outrancière dans sa débauche d’effets (on pense parfois à Mika sous LCD, à Michael Jackson torturé par Sigur Rós ou à A-ha repris par Phoenix), allait-elle se passer de l’impact visuel quand elle serait réduite à la stricte musique ? Très bien, en vérité. Il faut dire que le groupe a réservé à son ep le titre qui fait fondre la glace, chauffer les fesses et sourire aux enterrements : Life Jacket under Your Seat. Un tube que l’on connaît déjà par coeur après son premier refrain, déjà appelé à remonter le moral dans les BO de films et à vendre des millions de yaourts aux myrtilles dans des pubs TV. Ces pandas sont porteurs du virus de l’euphorie : vivement la pandamie.
Site officiel
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