Après Patti Smith avant hier, le festival Génériq continuait hier dans l’est de la France.
On a commencé ce deuxième jour du festival Génériq dans des Bains-douches, on l’a fini en nage. L’inverse eut été plus judicieux. C’est donc aux Bains Douches de Besançon, chouette petite salle aux murs tapissés d’affiches sérigraphiées très classes que l’on se retrouve, en fin d’après-midi. La salle, comme le trottoir, voire la rue entière sont bondés pour applaudir Junius Meyvant, sensation islandaise à multiples barbes rousses.
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D’entrée, à peine le premier titre achevé, le chanteur à bonnet tricoté à la laine de mouton de Stokkseyri révèle un humour absurde qui fera de cette soirée autant un concert qu’un numéro de stand-up. “Bonsoir et merci, ça sera notre dernière chanson ce soir !” Le groupe joue serré, réchauffé à la soul-music qu’il chante d’une voix plaintive. Puissantes même en restant feutrées, ces chansons ne connaissent que le rythme langoureux des slows, du frotti-frotta des longues soirées d’hiver. Évoquant une météo plus que radieuse sur Besançon, Junius commente : “Nous avons découvert le soleil. Ça faisait des années que je l’attendais. Je pensais que c’était un mythe !” Pourtant, sa musique est depuis le départ ensoleillée, trouvant un impossible point commun entre la pop recueillie de son compatriote Asgeir et la soul radieuse de Curtis Mayfield. Il y a pourtant de la place, beaucoup d’eau et même de la glace entre les deux.
La soirée se continue à Montbéliard, dans l’une des imprimeries de trois frappadingues obsédés par la musique. Ils ont ainsi vidé une partie de leur vaste espace de travail, perdant ainsi des fortunes à chaque heure écoulée, pour y bâtir un véritable club, qui accueille les très jeunes et très en place jeunes locaux de Blanker Republic puis la Québécoise Laura Sauvage, dont les chansons hérissées portent bien son nom. Mais la révélation de la soirée vient de Colombie et des très jeunes El Otro Grupo. Perdus en ville jusqu’à l’heure de leur concert, les Sud-Américains jouent avec l’électricité – ce qui pourrait se révéler dangereux dans une imprimerie. Ils mélangent disco en transe et déflagrations hardcore en quelques chansons toutes en crêtes, en lignes (claires) brisées, comme si Sonic Youth jouait Chic un soir de sacrifice de vierges.
Ça continue ce soir, à base d’An Pierlé ou de Kite Base. On ne sait pas dans quel état tout cela finira.
Festival Generiq, du 14 au 19 février à Dijon, Mulhouse, Belfort Besançon…
Avec Lambchop, Adam Naas, Romeo Elvis, Shame, Paradis, Alex Cameron…
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