En écho au blues du Mississippi, la formidable musique des sables de Mauritanie. Critique et écoute.
Noura Mint Seymali est une icône de la musique mauritanienne – elle a chanté dès l’âge de 13 ans aux côtés de sa belle-mère, la non moins emblématique Dimi Mint Abba. Son album est une déflagration tellurique. Seymali s’inscrit d’abord dans la tradition griotte de cet art maure qui, dans les tourbillons des sables, répond depuis des lustres aux boues du Mississippi.
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Tzenni est un disque de transe, d’une danse frénétique et circulaire, spatiale et hypnotique. Mais ces dix chansons, impulsées par un chant comme pouvait en générer Oum Kalsoum, et la guitare serpentine de Jeiche Ould Chighaly (le mari de la dame) dépassent aisément la simple performance.
Solaire comme put l’être Sun Ra, ravageuse comme le fut Howlin’ Wolf, ethnocentrée et universelle tout à la fois, la fièvre de la Mauritanienne saisit l’audience par son évidence, sa capacité à transmuter le vulgaire en liturgique, et le funk et la pop en idiomes définitifs. Depuis Nouakchott et les déserts mauritaniens, la mise en orbite d’une étoile.
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