A 77 ans, la grande Cheikka Rimitti, pillée sans vergogne depuis des années par les jeunes chebs de l’émergence raï, ne semble ni aigrie ni même vieillie. Mélange détonant de naïveté et de roublardise la maîtresse (Cheikha) de la musique arabe a la groove serein, le verbe facile et la colère intacte comme le prouve […]
A 77 ans, la grande Cheikka Rimitti, pillée sans vergogne depuis des années par les jeunes chebs de l’émergence raï, ne semble ni aigrie ni même vieillie. Mélange détonant de naïveté et de roublardise la maîtresse (Cheikha) de la musique arabe a la groove serein, le verbe facile et la colère intacte comme le prouve son dernier album Nouar, album très proche dans la forme comme dans l’esprit des racines du raï. Magnifiquement arrangé par Mohammed Maghni, ancien élève du Conservatoire d’Oran qui a fait les beaux jours du raï dans les années 80, cet album, paradoxalement, plonge au plus intime de l’univers de la chanteuse. Et si toutes les générations du raï se retrouvent dans cet album emblématique, Nouar reste avant tout l’histoire de Cheikha. On s’aperçoit alors que Rimitti n’est pas seulement une chanteuse exceptionnelle au phrasé rocailleux porté au sommet de son expressivité, mais aussi un auteur-compositeur qui invente et crée des musiques originales, observe son monde et le métamorphose en histoires improbables où le surnaturel puise aux racines de l’hyperréalisme.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
{"type":"Banniere-Basse"}