Après s’être taillé une solide réputation sur les circuits de Formule 1, voici que les pneumatiques Michelin s’attaquent au Rock’n’Roll Circus avec les mêmes gages de fiabilité et de vélocité. Clermont-Ferrand donc, notre Motor City : quatre petits Anglais, venus chauffer la gomme avec leurs ingénieurs de pères, rencontrent Yann, batteur bonsaï mais costaud, à […]
Après s’être taillé une solide réputation sur les circuits de Formule 1, voici que les pneumatiques Michelin s’attaquent au Rock’n’Roll Circus avec les mêmes gages de fiabilité et de vélocité. Clermont-Ferrand donc, notre Motor City : quatre petits Anglais, venus chauffer la gomme avec leurs ingénieurs de pères, rencontrent Yann, batteur bonsaï mais costaud, à peine sorti des langes et déjà bien incrusté dans la scène rock locale. Les Elderberries sont nés, et se cristallisent rapidement autour d’un tronc commun heavy, surmonté d’une solide frondaison d’inflexions grunge, voire soul à l’occasion. On est en Auvergne là, Puy d’Ohms en l’occurrence : ici, pas d’amnésies chichiteuses. Personne n’y renie (n’ironise non plus d’ailleurs) ses accointances de jeunesse avec AC/DC ou Led Zeppelin. Surtout lorsque, à l’instar de ce Minots Clermont 5, la sève bistre en est parfaitement assimilée, et que la jeunesse n’est pas un souvenir mais un atout présent et tempétueux.
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A 20 ans pas même révolus, les Elderberries s’attribuent donc les seventies de leurs parents, non par respect, mais par appétence, voire appétit. L’héritage ne dérape jamais en une dévotion hébétée, mais s’envole avec fracas vers les plus nobles cieux plombés : vers le MC5 bien sûr à chaque fois que la soul affleure, mais aussi vers Frost, Frijid Pink, Mountain, Blue Cheer, Grand Funk, voire de plus récents Dollhouse ou BellRays, soit l’essence du genre et de ses plus héroïques pages. Si les guitares charnues et les rythmiques massues laissent pantois, c’est néanmoins la voix de Chris Boulton qui confère au volcanique Nothing Ventured Nothing Gained son statut d’éruption majeure. Avec la puissance d’un Mitch Ryder de poche, il entraîne ses P tits Gibus métalliques et leurs incroyables Laying Low, Like a Bull ou The Little House dans la restauration d’un pan de l’histoire sonique qui n’attendait qu’eux pour sortir de la jachère et de la caricature. Cet album est énorme : le don d’un ciel tellement chargé d’électricité qu’il va bien finir par nous tomber sur la tête.
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