Joli manifeste d’indie-pop transatlantique.
En 1988, le label Creation, alors au sommet de sa domination sur l’indie-pop anglaise (avant de gouverner la pop tout court avec Oasis), sortait une compilation qui fit office de philosophie maison : Doing It For The Kids. Un témoignage plein d’aplomb sur la santé et la diversité de l’écurie londonienne. Vingt ans plus tard, le label de Londres Full Time Hobby détourne, en hommage vibrant, le titre de ce manifeste (Not Doing It For The Quids – “On ne le fait pas pour les thunes”) pour rappeler l’excellence méconnue de son catalogue. Pour le prix d’un single, on peut ainsi s’offrir un trip aussi cahoteux que grisant dans les tréfonds tous azimuts de la scène indépendante, des garagistes américains furieux de White Denim à la krautpop raffinée de Fujiya & Miyagi, du folk solaire de Micah P. Hinson au psychédélisme pastoral de Tunng, du rock sexy de Viva Voce à Sufjan Stevens, venu reprendre en ami intime Tim Buckley. En 2028, un label diffusant de la musique sur un format encore inexistant alors que nous mettons sous presse sortira à son tour sa déclaration d’amour à l’indie-pop moribonde : « Doing it contre les rides ».
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