Pour honorer “Self Discovery For Social Survival”, film-album-ovni sur le surf, 50 titres vous invitent ici à fêter un été sans fin.
The Sandals – Theme from Endless Summer (1966)
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
The Endless Summer, film culte de Bruce Brown, invitait en 1966 à passer un été sans fin à surfer avec The Sandals qui transcrit cette utopie hédoniste en une bande-son rêveuse et languide, comme le prouve aussi ici cet autre extrait de la BO de The Endless Summer : Wild As the Sea où l’on aime se laisser bercer par le bruit des vagues.
The Velvet Underground – Ride Into the Sun (1969)
Imaginer le Velvet rider sous le soleil paraît aussi incongru que de concevoir qu’un jour New Order chanterait The Beach (ce qui n’est pas le cas puisqu’il s’agit d’un instrumental). Jusqu’à ce que surgisse cette version démo de Ride Into the Sun qu’on ne connaissait jusqu’alors qu’en version, elle aussi, instrumentale, comme si Lou Reed revenait à ses années Pickwick, label pour lequel il composait un peu tout et n’importe quoi en fonction de la vogue du moment.
Zveri – L’Eté (feat. Jena Lubich) (2018)
Passons à L’Eté de Leto, magnifique ode à la liberté filmée par Kirill Serebrennikov qu’il ne pourra présenter à Cannes car assigné à résidence en Russie. “Je peux vivre nue, je m’en fous” y susurre Jena Lubich, passée par le Nouvelle Vague de Marc Collin. On retiendra aussi de cette BO le beau Perfect Day d’Elena Korekova dont l’accent et la voix grave invoquent le spectre de Nico.
Flo Morrissey & Matthew – E. White Everybody Loves the Sunshine (2017)
Tout le monde aime le soleil, Roy Ayers le premier en 1976. A sa suite, Flo Morrissey et Matthew E. White dans leur émouvant recueil de reprises Gentlewoman, Ruby Man en livrent une version tout aussi smooth où leurs voix entremêlées réchauffent les cœurs et les âmes comme le plus beau des rayons de soleil. Le tout en excellente compagnie : « Just bees, things and flowers ».
Raul – Midon Sunshine (I Can Fly) (2005)
Dans le grain de voix, dans l’aisance à passer de rythmes tropicaux à un funk-soul irrésistible, impossible de ne pas associer ce Sunshine (I Can Fly) à Stevie Wonder et son euphorisante Another Star qui se verra medleyïsée avec Get Lucky, Le Freak et Harder, Better, Faster, Stronger lors de mémorables Grammy Awards. Bref, on imagine bien Raul et le tout jeune Stevie bâtir ensemble des châteaux de sable (Castles in the Sand) sur la plage.
Bebel Gilberto – August Day Song (2000)
Attention aux pièges : selon les latitudes, août peut être un mois d’été ou d’hiver. « Just like this rainstorm this August day song, I dream of places far beyond ». Ainsi de cette auguste chanson où il est question de tempêtes de pluie et de rêves d’endroits bien loin d’ici pour la fille de l’immense et regretté João Gilberto et de la non moins immense chanteuse Miucha. Ensemble, mère et fille interprèteront la jolie Tomara à apprécier sous les palmiers de Copacabana en novembre.
>> Lire aussi notre hommage à l’immense et regretté João Gilberto
Walter Wanderley & Astrud Gilberto – So Nice (Summer Samba) (1966)
Attention aux pièges, la suite : Astrud Gilberto n’a aucun lien direct avec Bebel si ce n’est d’avoir été l’épouse de João Gilberto duquel elle divorcera après s’être acoquinée à Stan Getz. De ce ménage à trois était né auparavant le standard immarcescible The Girl from Ipanema. C’est avec Walter Wanderley qu’Astrud Gilberto gravera l’album bipolaire A Certain Smile A Certain Sadness d’où est issue cette samba d’été dont l’organiste-guitariste livrera une magnifique version instrumentale. « So nice… » pour dire Goodbye Sadness, comme il est aussi chanté sur ce même album de 1966. Quant à l’infortuné João Gilberto, il se posera encore la question bien des années plus tard : que reste-t-il de nos amours ?
Beck – Tropicalia (1998)
Beck n’a eu de cesse de muter tout au long de sa carrière. Révélé en folkeux morveux par Loser, se réincarnant en Prince du vivant du Kid de Minneapolis avec Mixed Bizness, Beck se la joue brésilienne dans cet extrait de son album Mutations. Et on s’y laisse volontiers prendre tant ce Tropicilia “where the tourists snore and decay” (en bref : “ronflent et se décomposent”) sent bon le sable chaud et fait souffler sur nous de doux alizés contribuant au régulier balancement d’un hamac où somnoler les yeux tournés vers le ciel radieux.
Mo’ Horizons – Dance Naked Under the Palmtrees (2001)
Plus d’horizons encore avec d’autres Brésiliens d’adoption, puisqu’à l’origine duo de DJ de Hanovre, qui, pour seul message, nous propose de « danser nu sous les palmiers ». Entre nu-jazz et nu-soul (car nous sommes dans les années 90 où tous les “new” s’écrivent “nu”), ce qui correspond parfaitement à cet.te hymne aux après-midi indolent.e.s (car “hymne” et “après-midi” font partie des noms fluides de la langue française). De cette terre originelle dont ils ne viennent pas, les Mo’ Horizons retravailleront le Brazil cher à Terry Gilliam qui, lui, convoquera Kate Bush pour l’interpréter et, en portugais, le Hit the Road Jack de Ray Charles plus poussivement repris par Richard Anthony.
Smoke City – Underwater Love (1997)
Dans les années 90, Levi’s joue d’abord la carte du vintage (I Heard It Through the Grapevine de Marvin Gaye, Should I Stay Or Should I Go des Clash, Mannish Boy de Muddy Waters, etc.) avant de revenir au contemporain et révéler, entre autres, Smoke City ou Mr. Oizo. Trio anglo-brésilien installé à Londres, Smoke City propose d’éteindre les feux de l’été par l’amour bilingue sous l’eau (« Follow me now to a place you only dreamt of before I came along »). Tout en langeur océane et bristolienne, Underwater Love s’appuie très fortement sur un classique de 1968 composé par le Carioca Luiz Bonfá, Bahia Soul.
Air – J’ai dormi sous l’eau (1997)
Après l’amour sous l’eau, le repos réparateur avec ce J’ai dormi sous l’eau paru sur le maxi Premiers symptômes où Air regroupe ses singles d’avant Moon Safari et révèle son côté “in the Moog for love”, piano aqueux aux effets spatiaux et hypnotique et répétitives. L’eau, Air mais aussi le feu : on complétera ce J’ai dormi sous l’eau, parfait remède aux températures caniculaires, par un Air tout aussi estival qui le suit directement sur Premiers symptômes, Le soleil est près de moi, phrase vocodée comme une litanie et simplement complétée d’un « Anywhere, I want you ».
Everybody sing – Summertime (toutes années confondues)
De la magnifique berceuse écrite et composée en 1935 par George & Ira Gershwin, cosignée par DuBose Heyward, auteur du roman originel Porgy dix ans plus tôt, les versions sont innombrables de la Béninoise Angélique Kidjo (qui la ramène à ses sources africaines) à l’explosive (50 ans de Woodstock oblige) version de Janis Joplin – qui bercerait plutôt les enfants trop près du mur –, de la sensualité à fleur de peau de Chet Baker à celle en version bossa surfifiée de Barney Kassel, d’Ella & Louis à Miles Davis, on ne sait où donner la tête dans ce fratras d’embarras du choix. Alors, on a fini par opter la demeurée méconnue reprise de Jeanne Lee et Ran Blake.
Hot Chip – The Beach Party (2004)
En 2004, deux amis d’enfance, Alexis Taylor et Joe Goddard, déboulent avec l’album Coming on Strong et une solide réputation de geeks dont la connexion avec la vraie vie serait une clé USB branchée sur leurs labtops. Pas vraiment le genre de types qu’on imagine en prise avec une beach party où des « bermudas shorts are coming back to town ». Quinze ans plus tard, devenu une des plus belles machines à danser du monde, Hot Chip confirme son sens de l’hédonisme ecstasyé avec A Bath Full of Ecstasy et son hymne impeccable à l’amour, Melody of Love.
Metronomy – The Bay (2011)
D’autres présumés geeks nous invitaient dès 2008 à partir en vacances avec Holiday. Trois ans plus tard, ils publient The English Riviera qui n’a rien à envier à la French (Touch) en termes de joies et de saveurs chaleureuses. De cet album idéalement accompli pour profiter de la belle saison, on retiendra que « It’s Magical » sur cette Bay qu’on allongera d’un trait de Django Django, autre groupe réputé pour être plus surfeurs sur le web que sur la plage, et son Life’s a Beach.
Lovin’ Spoonfull – Summer in the City (1966)
La vie n’est jamais facile, même en plein été, pour John McLane alias Bruce Willis qui va passer une journée en enfer (et en 1995) en compagnie de Samuel L. Jackson avec lequel il va tenter de déjouer les plans diaboliques de Jeremy Irons aka Simon Gruber. “Hot town, summer in the city” annoncent pourtant les Lovin’ Spoonful ouvrant ce Die Hard 3 qui va se transformer en cauchemar bien loin du Daydream que le groupe américain délivrait la même année que Summer in the City.
https://www.youtube.com/watch?v=2jmINb6YTvM
Quincy Jones – Summer in the City (1972)
Inépuisable, Summer in the City est également repris en 1972 par Quincy Jones sur l’album You’ve Got It, Bad Girl, illuminé par le chant céleste de la bad girl Valerie Simpson du duo Ashford & Simpson (remember Solid en 1984). Et si le son de ce Summer in the City de 1972 vous est familier, peut-être est-ce parce que vous avez beaucoup écouté Passin’ Me By (“Oh how I wish I could hold her hand and give her a hug” qui fleure bon les amours d’été) de The Pharcyde dans les années 1990.
Kool & The Gang – Summer Madness (1974)
Avant les paillettes et les productions boursouflées des années 1980, Kool & The Gang construisaient un funk sexy et sophostiqué comme ce Summer Madness fort adapté pour la belle saison et donc cette version longue amplifie les pouvoirs émollients. Funk, sexy et sophistiqué comme ce Too Hot lui aussi de saison du trompettiste Tom Browne bien accompagné par la voix soulful de Silivea Robinson, qui semble taillée pour un featuring chez Massive Attack.
Sly & the Family Stone – Hot Fun in the Summertime (1969)
Tout aussi funky et moite ce Hot Fun in the Summertime par un des rares groupes double mixte (des gars, des filles ; des Blancs, des noirs) de l’époque. A agrémenter avec le Summer de War contenant les mêmes ingrédients épicés de percussions santanesques et de touches latines : « Summertime is here ».
Pauline Esther – Il fait chaud (1989)
« Abreuver coca, écroulée sur un matelas, le nez sur la radio qui répète qu’il fait chaud » : ne pas se méprendre, Pauline Esther ne dénonce pas le réchauffement climatique (puisque nous sommes en 1989). « Tu joues tequila, tu bois et tu bois », elle nous encourage à consommer avec modération bien avant que ce soit devenu obligatoire. Bref, Il fait chaud est juste une chanson rafraîchissante qu’on vous encourage à agrémenter, pour parfaire le cocktail, d’un soupçon de Hot Hot Hot.
Irène Jacob – Delphine à la plage (2016)
Dans la double vie d’Irène Jacob, lumineuse actrice kieslowskienne notamment dans La Double Vie de Véronique, il y a la chanteuse qui choisit de s’appeler Delphine pour un Paris Plage place Sainte-Marthe avec quelques copines triées sous le volet et auxquelles elle confie « Tu vois, je suis un cœur à prendre », avant de de rêver d’Alexandre, son voisin de palier. Le tout sous un rythme reggae-pop qui donne envie, qui que nous soyons, de s’appeler Alexandre et de flâner sur le sable de la place Sainte-Marthe en sirotant, avec modération un summer wine concoté par Nancy Sinatra et Lee Hazlewood.
Niagara – L’Amour à la plage (1986)
En un mot comme en cent, « ahoum cha cha cha », « ahoum cha cha » et ce soir on ira danser le mambo au Royal Casino et on se fera rêver comme dans les chansons d’été. Et comme dans un tourbillon, on s’éprendra, on se déprendra jusqu’à se retourner le cœur les yeus dans les yeux pour un Niagara d’amour dont il faudra profiter pleinement avant qu’advienne le Soleil d’Hiver des mêmes et qui s’avérera bien moins fun (« ahoum cha cha cha »).
Le Noiseur – Summer Slow 88 (2019)
Back to the eighties again en l’été double-huit où « t’es belle en super-huit, t’es belle sur tous les plans » : dans ce Summer Slow 88, le chanteur-susurreur Le Noiseur remonte le temps, poursuit ses obsessions chiffrées et d’yeux dans l’objectif ébauchées dans 24 x 36 où il nous donnait la recette pour réussir ses photos de vacances : « Dans un lent travelling arrière, tu sentiras venir tout doucement l’instant décisif » avant de revenir au « summer slow double-huit, fulgurance des sentiments sur tempo lent » qui encourage à se mouvoir sur une danse désormais disparue.
Mungo Jerry – In the Summertime (1970)
Le groupe britannique Mungo Jerry (nom inspiré d’un poème de T. S. Eliot) est essentiellement connu pour son chanteur porteur des plus grosses rouflaquettes du music business (voir vidéo ci-dessous), Ray Dorset, et pour ce classique instantané que devint In the Summertime en 1970 et, à l’époque, troisième single le plus vendu de tous les temps. « We love everybody but we do as we please When the weather’s fine » y est-il notamment confessé. Avec ce titre, Mungo Jerry rejoint la longue cohorte des one-hit wonders. Raison pour laquelle nous vous proposons une expérience que très peu ont faite à ce jour : écouter une autre chanson de Mungo Jerry : It’s a Secret.
Roudoudou – Just a Place in the Sun (2003)
Laurent Etienne, chanteur intérimaire pour Oui Oui (plus communément admis comme « le groupe de Michel Gondry »), puis se métamorphose en Roudoudou en 1998 pour Tout l’univers, premier album reprenant le nom de l’émission qu’il animait sur Radio Nova. Habitué aux ambiances ensoleillées (qui ne se souvient pas du clip Peace And Tranquility to Earth dont les protagonistes finissent sur la paille). Trois ans plus tard, c’est Just a Place in the Sun qui se fait une place au soleil grâce à un clip-cartoon à la fois subaquatique et champêtre propice à l’évasion des oreilles.
Sébastien Tellier – Roche (2008)
Sébastien Tellier sait toujours s’entourer. Après Politics en 2004 où le regretté Philippe Zdar sertissait pour lui, entre autres, La Ritournelle, il s’associe à la moitié de Daft Punk, Guy-Manuel de Homem-Christo, pour Sexuality d’où est issu le diamant brut Roche, quintessence de la chanson estivale où il décrit « les filles changer de couleur de peau ». En le voyant en piano à queue blanc sur la plage, on pense au même en noir dont Polnareff joue dans le désert californien et, à notre tour, on « rêve de Biarritz en été ». Parce que dans « la chaleur de l’été, c’est aaah » plus qu’« ahoum cha cha cha » : un vrai choix de vie.
>> Lire aussi le syndrome de Peter Pan vu par Sébastien Tellier
Donna Summer – Sunset People (1979)
Forcément, il n’est pas d’été possible sans, comme son nom l’indique, Donna Summer qui, d’accord, à la base, s’appelle Andrea Gaines. On la retrouve donc en 1979 avec Sunset People, bien sûr produit par le révéré Giorgio Moroder qu’on entendra par la suite raconter sa life chez Daft Punk. Sunset People nous propose de « rock’n’roll every night » sur un air de disco, puis de « doin’ it right night after night », soit un joli programme au demeurant. On saluera au passage le courage de Hot Chip croisés plus haut qui releveront le défi de remixer un morceau produit par Giorgio Moroder, défi qu’ils relèveront haut la main.
Bananara – Cruel Summer (1983)
En quoi l’été 1983 est-il si cruel ? C’est la question qu’on peut se poser en regardant les Bananarama danser en salopettes improbables sur fond de Brooklyn Bridge, de Manhattan skyline ou d’Empire State Building ou manger des bananes poursuivies par une bagnole de flics. « It’s a cruel, (cruel), cruel summer, (Leaving me) leaving me here on my own, It’s a cruel, (it’s a cruel), cruel summer, Now you’re gone » : même à New York, l’été est cruel lorsqu’on s’y retrouve seul.e même à trois comme l’étaient les Bananarama alors au sommet d’une gloire qu’elle synthétiseront en 1991, et en beaucoup moins bien, sur leur cinquième album Pop Life.
Caribou – Sun (2011)
Un Caribou au soleil garantit que l’été sera indien et ça tombe bien puisque Daniel V. Snaith est canadien puisque né à Londres dans l’Ontario ce qui ne l’empêchera pas de chosir Manitoba comme premier pseudo. Quand le Manitoba ne répondra plus, il mutera en Caribou puis en Daphni pour faire le Ye Ye. Quant au message de Sun, il est on ne peut plus clair : quand on tape « Caribou Sun lyrics » sur un moteur de recherche mondial dont nous tairons le nom, le retour est immédiat (« Sun, Sun, Sun, Sun, Sun, Sun, Sun, Sun, Sun, Sun, Sun, Sun, Sun, Sun, Sun, Sun, Sun, Sun »).
Isolée – Beau Mot Plage (2000)
Bien avant Charlotte Gainsbourg, Isolée publiait lui aussi son album Rest contenant ce Beau Mot Plage dont les motifs et contournements n’incitent guère au repos et dont chacun des remixes qui compose son ep est une pure merveille. Quant au français improbable qui donne le titre de ce morceau, excusons Rajko Müller aka Isolée, né à Francfort, qui n’a connu que l’école primaire française qu’entre 7 et 12 ans en Algérie et levons haut les bras en l’air sur la grève d’Ibiza grâce à la flûte aux motifs très Billie Jean revu par Caetano Veloso et aux chœurs de carnaval carioca qui agrémentent ce Beau Mot Plage.
La Femme – Sur la planche (2013)
Sur la planche l’été, on ne met ni pain ni quoi que ce soit à repasser : on repart rêver de Biarritz en été mais plutôt qu’amoureux.se de Sébastien avec La Femme, groupe originaire de la ville sus-nommée. « Sur la plage, dans le sable, je recherche des sensations. Sur la planche, sur la vague, je ressens des sensations » : le premier tube (de surf) de La Femme est une vague d’éthédonisme qui nous permet d’oublier où va le monde sur un tempo tout aussi surf…
The Drums – Let’s Go Surfin’ (2010)
Sur cette planche, traversons l’Atlantique qui borde la Côte des Basques pour arriver jusqu’à New York au petit matin pour retrouver The Drums : « Wake up, would you like to go with me / Honey, take a run down to the beach ». En effet, si les Drums n’ont pas vraiment la réputation d’être de joyeux drilles, ils se permettent en 2001 cette récréation balnéaire, agrémentée de charmants sifflotis et d’une mélodie sautillante. En toute logique, on enchaînera donc avec le Surfing Drums de Dick Dale…
The Beach Boys – Surfin’ USA (1963)
Peut-on décemment créer une playlist estivale et évoquer le surf sans les Beach Boys ? A priori non même si la bande aux Wilson l’avoue « We can’t wait for June, We’ll all be gone for the summer, We’re on surfari to stay » et même si Surfin’ USA est cocréditée Chuck Berry, le roi du duckwalk lui ayant trouvé trop de proximité avec sa fameuse Sweet Little Sixteen de 1958. Mais foin de ces querelles de paternité, suivons les conseils des experts garçons de plage et n’attendont pas juin pour prendre la vague et ensuite profiter de la chaleur du soleil (The Warmth of the Sun en VO).
Jan & Dean – Surf City (1963)
Entendus en 1991 dans le mythique Point Break de Kathryn Bigelow, et donc forcément chez Brice de Nice grand admirateur du film de surfeurs signé Kathryn Bigelow, Jan & Dean appartiennent à la première vague de la surf-music et font même rider les morts (Dead Man’s Curve). Et si la facture et les harmonies vocales de cette Surf City vous semblent familières, c’est tout simplement parce qu’elle est cosignée par le coauteur de Surfin’ USA, Brian Wilson (et non pas Chuck Berry).
The Trashmen – Surfin’ Bird (1963)
La même année, c’est un autre Chuck Berry, Johnnie B. Goode que les foufous The Trahsmen détournent dans King of the Surf. On lui préférera pourtant Surfin’ Bird, twist épileptique sur lequel le chanteur Steve Wahrer double sa voix de canard d’une danse de poulet sans tête élevé aux hormones lysergiques évoquant irréstiblement le Do the Funky Chicken dingo de Rufus Thomas et l’inventeur du duckwalk : Chuck Berry. En revanche, le rapport avec le surf apparaît, somme toute, assez lointain.
The Ventures – Wipe Out (1963)
Dans le dictionnaire du surf « the wipe out », c’est la gaufre, la grosse gamelle, la bûche qui te fout trop la honte auprès des potes. Rien de tout cela avec les Ventures qui vivent leur chute avec bonne humeur, un numéro remarquable de leur batteur et un riff imparable. Une bonne humeur qui se communiquera jusqu’aux Fat Boys associés aux Beach tout autant Boys en 1989, sans le seul surfeur de la bande, Dennis Wilson, disparu en mer et en 1983.
The Paragons – On the Beach (1967)
“Let’s go and have some fun on the beach where there’s a party” : l’été sera ska sous les drealocks, chez les rastas avec cet On the Beach sixties à Kingston. Considérés comme les premiers représentants du rocksteady, passerelle entre le calypso, le mento et ce qui deviendra le reggae, ces Garçons Modèles prendront eux aussi la vague avec The Tide Is High, écrite par leur leader, John Holt, vague si haute qu’elle arrivera jusqu’à Big Apple et Blondie en 1980.
Ernest Ranglin – Surfin (1996)
Pionnier du mento, ce qui lui vaudra notamment de participer à la BO du premier James Bond (celui contre Dr. No) se déroulant en Jamaïque, Ernest Ranglin est également un guitariste jazz au toucher incomparable, ce qui lui vaudra d’être comparé à Wes Montgomery (dont, été oblige, on prendra ici quelques rasades de Sunny). Dans les années 90, par la grâce des compiles The Rebirth of Cool et de quelques programmateurs avisés, dont Gilles Peterson, Ernest Ranglin connaître un retour de hype avec ce subtil mélange de dub et de swing parfaitement soutenu par le piano de son vieux compère Monty Alexander. A consommer sans modération dans un hamac en attendant de voir surgir des ondes Ursula Undress.
Radio Citizen – Summer Days (2010)
Radio Citizen vient de Berlin et a fait les belles heures de Radio Nova avec ces jours d’été de Radio Nova. Grâce à la gracile chanteuse indienne Bajka qui a prêté son concours et sa voix à ce Summer Days et au doux balancement reggae qu’elle magnifie, on ne bougera pas de son hamac « just to keep on keeping on ». De quoi nous donner envie de tanguer et changer de tempo alangui en nous dirigeant encore plus au sud avec le Gotan Project.
Etienne Daho – L’Eté (1981)
Avec Etienne Daho et l’été, on n’a que l’embarras du choix entre les pluies chaudes et les flocons, voire un Duel au soleil. Mais c’est dans L’Eté qu’il nous livre son cocktail idéal pour la belle saison : « Coco, mangue et kiwi, goyave et jus de fruits ». Selon lui, « élixir d’amour et fin du jour pour magie érotique, pour amour exotique ». De quoi donner envie de danser pieds nus sous la lune et faire n’importe quoi et pourquoi pas de passer un été « psychadélique ». Le tout avec méfiance tout de même puisque L’Eté est extrait de l’album Mythomane.
Bertrand Burgalat – Aux Cyclades électroniques (2000)
Pour un été vraiment psychédélique, on embarquera avec l’équipage de l’AS Dragon et son capitaine Bertrand Burgalat pour mettre le cap sur la Grèce (destination psychédélique depuis 1968 et le premier album des Aphrodite’s Child annonçant la fin du monde) et ses Cyclades électroniques. Puis, on empruntera la Bikini Machine Destinazione Roccapina, cap corse au panorama magnifique, pas si éloigné tout bien considéré des Cyclades.
The Limiñanas – El Beach (2012)
Toujours dans les voies de garages de la pysché française, cap vers le Sud (sauf si vous venez des Cyclades ou de Roccapina) et à l’entour de Perpignan pour El Beach. « A la surface de l’horizon, je contemple la situation, je vois le ciel incandescent, le blanc du sable étincelant » : ce n’est certes pas très ecolo-tendancy mais, comme on pardonne tout au duo de Cabestany, on rejoindra la platja, après avoir usé de la Bikini Machine, en Mercedes couleur gris métallisé car « dans l’air flotte un parfum étrange de lavande et de beignets, il est temps d’aller se baigner ».
>> Retrouvez ici nos amis des Limiñanas
Arno – Les Filles du bord de mer (1993)
« J’aime regarder les filles qui marchent sur la plage leurs poitrines gonflées par le désir de vivre » : voilà ce que nous chantait avec un peu plus de subtilité Adamo en 1964 qui, avec sa tête de gendre idéal (Vous permettez monsieur), se permettait de subvertir les yé-yé en évoquant ces filles qui « avaient l’âme hospitalière » et « voulaient pratiquer le sport pour garder une belle ligne de corps ». Et quand, en 1993, son compatriote belge Arno les réexplore à grands coups de « tsoin, tsoin », c’est il va de soi « en douceur et profondeur ».
François de Roubaix – Les Dunes d’Ostende (1971)
Arno oblige, faisons étape sur les dunes d’Ostende pour lesquelles François de Roubaix compose une de ces élégies synthétiques dont il a le secret et destinée à la BO des Lèvres rouges (Harry Kumel, 1971). Pour l’auteur de La mer est grande, ici remarquablement remixée par l’immense Carl Craig, la mer sera cruelle puisqu’elle nous privera du génie de François de Roubaix un jour de novembre 1975 à Ténérife, suite à un accident de plongée.
https://www.youtube.com/watch?v=trimBK-h79E
Madonna – La Isla Bonita (1986)
« Last night I dreamt of San Pedro just like I’d never gone » De l’île rêvée par Madonna, on en a tous et toutes rêvé avec elle en 1986, à l’exception notable de toutes celles et ceux qui avaient moins de 14 ans ou n’étaient pas nés en 1986, et qui en ont rêvé plus tard. N’en reste pas moins un des morceaux les plus élégiaques et innocents de Madonna qu’on complètera au mieux en revenant trois ans plus tôt : « If we took a holiday took some time to celebrate (come on, let’s celebrate) » ou en rappant le même l’année de sortie de La Isla Bonita.
https://www.youtube.com/watch?v=qqIIW7nxBgc
Caetano Veloso – Dans mon île (1981)
Ecrite en 1957 par Henri Salvador dans le plus pur style d’Antonio Carlos Jobim qui, selon Henri Salvador, sera fortement influencé par cette composition, Dans mon île retrouvera le succès dans son pays d’origine grâce à la voix diaphane de Caetano Veloso qui reprend en 1981 cet éloge de la paresse « Dans mon île, Ah comme on est bien, dans mon île, on n’fait jamais rien, on se dore au soleil, qui nous caresse. Et l’on paresse, sans songer à demain ». On en prolongera l’écoute avec une autre reprise, de Bruno Martino cette fois, Estate (“l’été” en italien), ballade ample et terrassante de João Gilberto.
Michel Magne – Par un beau matin d’été (1965)
La légende raconte que Michel Magne, trop à la bourre pour rendre sa copie en temps et en heure pour Les Tontons flingueurs, décida de ne composer qu’un seul thème qu’il déclinera sous tous les tempos possibles et imaginables. La légende prétend aussi que Michel Magne, fondateur des mythiques studios d’Hérouville, était un des cossards le plus bosseur de l’industrie de la musique et du cinéma, capable de créer des compositions majeures pour des films mineurs comme ce Par un beau matin d’été qui tient ses promesses puisqu’à son écoute, on s’y croirait.
> Retrouvez ici nos amis des Limiñanas » target= »_blank »>>> Michel Magne, François de Roubaix et les autres sont ici
The Doors – Summer’s Almost Gone (1968)
La légende, encore elle, raconte que Jim Morrison et Ray Manzarek se sont rencontrés le 8 juillet 1965 sur une plage de Venice (Californie) et que sur la foi de quelques textes de Morrison, dont ce Summer’s Almost Gone (porté par cette question existentielle : « When summer’s gone where will we be ? »), Manzarek décide de fonder un groupe de rock. Pourtant, Summer’s Almost Gone ne figurera que sur le troisième album des Doors intitulé Waiting for the Sun, ceci expliquant peut-être cela. Quant à la réponse à la question existentielle de savoir où nous serons une fois l’été parti, elle se trouve sans doute dans la chanson qui suit immédiatement Summer’s Almost Gone sur Waiting for the Sun : Wintertime Love.
Brigitte Bardot – La Madrague (1963)
Vous l’avez compris, il va falloir ranger les vacances dans des valises en carton et c’est triste quand on pense à la saison du soleil et des chansons. Quoiqu’on pense de Brigitte Bardot, il convient de ne pas oublier qu’elle fut l’incarnation de l’été avec La Madrague ici présente, dans Et Dieu créa la femme ou quand elle se chantait Nue au soleil et avouait franchement que c’était grisant.
Grandaddy Summer… – It’s Gone (2006)
L’été est fini nous disaient les grandioses Grandaddy en 2006. Mais, ça, c’était avant. Avant le Endless Summer qui nous est promis par la grâce du réchauffement climatique. « The sun of summer it’s gone and I don’t know where everyone went or where I’ll go » : et si vous trouvez que cette Endless Summer Playlist s’achève sur des notes un peu trop amères, ne vous reste qu’à revenir au début en compagnie de Shiny Happy People.
Bonus Track Allah-Las – Raspberry Jam (2009)
Self Discovery for Social Survival, film-album-ovni sur le surf qui a servi de point de départ à cette Endless Summer Playlist, explore sur les planches trois océans (Pacifique, Indien et Atlantique) sur des musiques composées par avance et que le réalisateur Chris Gentile se devra de mettre en images. Le segment atlantique en Islande est confié à Connan Mockasin et Andrew VanWyngarden (moitié de MGMT) pour un Bad Boys voyageur tandis que les Maldives indiennes sont dévolues à Peaking Light (le psych-surf Mirror in the Sky) et que les pacifiques Californiens de Allah-Las jouent à domicile avec leur sens de coolitude coutumière : pump up the jam !
>> Lire aussi “Self Discovery for Social Survival”, quand une B.O inspire un film sur le surf
{"type":"Banniere-Basse"}