Lors d’une conférence de presse surprise et drôle à Londres, le plus âgé des frères Gallagher a livré plus de détails sur ses projets solos, revenant aussi sur la brouille avec son frangin et l’arrêt d’Oasis.
C’est dans un joli théâtre de Portobello Road, à Londres, que Noel Gallagher, l’ex-cerveau d’Oasis, a fait sa première apparition publique devant les journalistes. Deux après la fameuse dispute de Rock en Seine de 2009 avec son frère Liam (dispute qui mit fin à Oasis), le plus âgé des frangins Gallagher (44 ans) est là pour annoncer la sortie non pas d’un album, mais de deux albums (dont nous n’avons rien entendu, bien malheureusement, mais qui sortiront sur son label Sour Marsh, et pour lequels il a reçu le concours de l’ancien bassiste des Zutons, et du guitariste de Liverpool surnommé « Macca », aperçu dans un groupe appelé The Sunband).
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Quelques secondes avant son arrivée, le brouhaha qui règne dans la salle cesse. Nono déboule dans une tenue toute simple (jean/baskets/blouson en cuir), cheveux courts et lunettes de soleil à la main, et prend place gentiment devant les journalistes. Première questions et premières réponses timorées. On reste dans le factuel, on apprend donc que deux albums sont prévu, un premier intitulé Noel Gallagher’HighFlyinBirds, qui sera disponible à la fin du mois d’octobre, et dont on nous livre simplement neuf titres, sans aucune musique : Everybody’s On The Run, Dream On, If I Had A Gun, The Death of You And Me, (I Wanna Live In A Dream In My) Record Machine, What A Life !, Soldier Boys And Jesus Freaks, Broken Arrow et (Stranded On) The Wrong Beach.
« Vous serez assez surpris de ce que vous allez entendre, ce n’est pas du rock de stade, il n’y a que deux solos de guitare dans tout l’album. Il y a cinq chansons que je trainais depuis le dernier album d’Oasis, et tout le reste est neuf. Après cet album, prévu pour octobre, et qui sera suivi d’une tournée, un autre devrait suivre assez rapidement. Peut-être à l’été 2012, il sera beaucoup plus long, on y entendra du space jazz, du krautrock, du vaudeville. Il y a aura même un morceau un peu dance, même si j’ai 44 ans et que je ne danse plus depuis des lustres », explique Noel, qui a conservé son légendaire sens de l’humour.
Qui lui sert bien, d’ailleurs, lorsqu’intervient la première question concernant son frère et la fin brutale d’Oasis (« Est-ce que vous vous sentez mieux sans votre frère ? Lui a récemment déclaré qu’il se sentait beaucoup mieux depuis que vous ne vous voyiez plus ? »). Noel : « Huit minutes, bon, c’est arrivé assez vite. Je pensais que cette question interviendrait après deux minutes trente, les journalistes arrivent encore à me surprendre ». Eclats de rire dans la salle. Il enchaîne : « Est-ce que je me sens mieux sans mon frère ? La réponse est oui. Financièrement d’abord, et humainement aussi. Je regrette un peu Oasis, j’avais mis 18 ans à devenir ce type à droite du chanteur qui jouait de la guitare et qui faisait des backingvocals. Je maitrisai plutôt ça, et j’ai dû arrêter, c’est dommage. »
Un journaliste revient sur la brouille de Rock en Seine. « On a toujours présenté mes relations avec mon frère pires qu’elles ne l’étaient. Ce qui s’est passé à Paris, je vais vous le dire. Depuis le début d’Oasis, mon frère a toujours pensé que je tirai les ficelles, que je parlai aux journalistes dans son dos pour tout organiser. Quand je suis arrivé à Paris dans la loge du groupe, il a commencé à me hurler dessus. Il me menaçait comme les catcheurs se menacent à la télé, et puis il a attrapé une guitare et l’a jetée dans ma direction. J’ai regardé autour de moi, aucun membre du groupe n’a bronché. Alors j’ai tourné les talons, et j’ai décidé de partir. Paradoxalement, c’est juste à ce moment là que j’ai croisé le type qui me disait : c’est à vous dans cinq minutes les gars. »
La salle éclate de rire, Noel poursuit : « Je suis resté quelques minutes dans la voiture, je me suis demandé si ce que je faisais était bien. Oasis, c’était des années de travail pour moi. Et puis j’ai décidé que c’était fini. » Une question fuse sur le premier album du groupe de Liam, BeadyEye. Noël sourit. « Je connaissais déjà la plupart des morceaux, pour les avoir entendu passer à l’époque d’Oasis. J’ai lu quelques chroniques et certaines ont été meilleures que celles que vous, bande de branleurs, avez écrit pour Oasis. Vous pouvez imaginer comme ça a été gênant. Mais je n’en dirai pas plus pour préserver les membres du groupe pour qui j’ai encore un peu d’amitié. »
Noël jouera t-il des morceaux d’Oasis sur scène ? « Oui, McCartney joue bien des morceaux des Wings, alors pourquoi ne le ferai-je pas ? Je ferai celles que j’ai toujours jouées dans mes sets solos : Don’t Look Back In Anger, The Masterplan. Et puis c’est moi qui les ai écrites non ? ». Lorsqu’on lui demande si il est prêt à assumer le rôle de lead singer, Noel fournit une réponse assez émouvante. « Je mentirai en disant que c’est naturel pour moi. Liam m’a pas mal protégé de ça, c’est peut-être ce que je lui dois. Mais je me sens prêt à assumer ça aujourd’hui. » Le premier concert du nouveau projet de Noel Gallagher devrait intervenir le 23 octobre prochain à Dublin, quelques jours après la sortie de l’album.
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