Entre production eighties et symphonies pop, retour
surprenant des Anglais gonflés à bloc : du tube en tube. Critique et écoute.
C’est en effectuant un drôle de mélange entre le nom du réalisateur Noah Baumbach et celui de son film The Squid and the Whale (en français Les Berkman se séparent) que Charlie Fink a agencé celui de son groupe : Noah And The Whale. En empruntant son patronyme à celui qui réalisa aussi l’an passé Greenberg et en multipliant les références aux films de Wes Anderson dans ses vidéos (revoir le joli film réalisé pour accompagner l’album Peaceful, the World Lays Me down, est vivement conseillé), Noah And The Whale a d’emblée dessiné les contours de son monde : c’est le spleen doré, la tendresse bancale et la mélancolie radieuse de Rushmore qu’on retrouve dans les pop-songs du groupe.
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Car Charlie Fink, méconnu de ce côté de la Manche, est une star en Angleterre, un génie capable de composer de parfaites petites symphonies pop (Five Years Time, Love of an Orchestra), de chanter mieux encore qu’Ian McCulloch d’Echo & The Bunnymen. Sur Last Night on Earth, son troisième album, Noah And The Whale opte pour une production plus eighties et scrute l’Amérique : celle de Springsteen (Give It All back), celle de Twin Peaks (Wild Thing), celle des campus radios (L.I.F.E.G.O.E.S.O.N.).
L’entreprise, franchement déroutante à la première écoute, s’avère redoutable avec le temps : porté par une demi-douzaine de tubes potentiels, Last Night on Earth est une usine à cartons (l’irrésistible Just Me Before We Met, qui rappelle que Coldplay a tout pompé à Echo & The Bunnymen), une formidable leçon de songwriting pop, un truc à renvoyer The Killers et U2 au piquet (Waiting for My Chance to Come). Ce n’est plus Rushmore, c’est Terminator.
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