Sixième album du grand chanteur congolais : sobre, tendre, distingué, indispensable.
Cet album est de la belle ouvrage, comme on pourrait le dire de la production d’un maître artisan. Quelques mesures de la chanson d’ouverture suffisent : les clapotis du piano à pouces puis, comme un rêve en apesanteur, la voix qui se place modestement sur le tapis d’ondes Martenot, parfois rejointe par des choeurs féminins, et la cause est entendue.
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Lokua Kanza, qui nous a manqué depuis cinq ans, est de retour et son chant impérial, sa voix de lumière en gueule d’atmosphère, rayonnent de nouveau. Ce sixième album est une merveille de douceur et de distinction. Le Congolais a transporté guitare et mélodies de Kinshasa à Rio de Janeiro (il réside désormais au Brésil) en passant par Paris, puis rameuté, ici un harmoniciste, là le guitariste Sylvain Luc.
Un retour aux racines – une seule chanson en français (On veut du soleil) – pour le projet de longue haleine d’un artiste qui se définit lui-même comme très lent à composer. Le tout dans une extrême économie de moyens (une guitare acoustique et le jeu des voix prédominent, parfois encadrés de percussions de poche) qui magnifie la tendresse, ou la dimension dramatique de chansons dans lesquelles il est souvent question de spiritualité.
L’extraordinaire sens d’un swing induit de Kanza (Dipano, et ses gouttelettes de guitare) irradie alors sereinement. Et Oh Yahwe, et sa flûte rêveuse, s’élève dans sa beauté dénudée en clôture du disque, comme une prière retenue, conclusion paisible d’un disque précieux, riche d’émotions rares.
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