Nouveau poids lourd du hip-hop US, cette héritière de Lil Kim écrase la concurrence avec son style clinquant et son premier album, Pink Friday. Banzaï !
1. Barbie Girl
Beaucoup reprochent à Nicki Minaj de n’avoir rien inventé et d’avoir tout pompé sur Lil Kim. Ils oublient que cette rappeuse hors norme a théorisé un concept : celui de la “Harajuku Barbie”. Un terme barbare désignant un croisement entre le kawai nippon et le plastoc américain que toutes ses fans reprennent aujourd’hui à leur compte. Derrière cette abstraction de haut niveau, il y a surtout le fait que Nicki Minaj aime bien se déguiser. Plutôt cohérent pour une fille diplômée de LaGuardia High School, l’école d’art publique de New York rendue célèbre par Fame, où elle étudiait les arts dramatiques.
[attachment id=298]Nicki sort de là avec une ferme envie de faire du rap et de s’habiller de façon chelou. Elle se fait remarquer sur MySpace puis par Lil Wayne qui finit par la signer sur son label, la sort de l’ombre et lui offre un budget costume conséquent. Résultat : aujourd’hui Nicki pose en couve de Vibe déguisée en Sailor Moon et ne sort plus sans perruque – une nouvelle à chaque occasion, mais qui ont toutes en commun de faire passer Louis XIV et sa cour pour des petits joueurs.
2. Geisha hip-hop
Si toutes les plus grosses restas du rap semblent la porter dans leur coeur en ce moment, c’est Lil Wayne que Nicki appelle son “sensei”, un terme japonais pour désigner celui qui était là avant, le garant du savoir et de l’expérience. Depuis que ce dernier l’a signée, le petit scarabée est devenu grand et découvre le statut de superstar. L’année dernière, quand le fils de P. Diddy fête ses 16 ans devant les caméras de MTV, il choisit Nicki Minaj pour reine de la soirée au détriment de Beyoncé, carrément has been à côté de la rappeuse. Et alors même qu’elle n’avait toujours pas sorti d’album, sa cour était composée de grands noms comme Kanye West, Ludacris, Drake, Fabolous, Usher et même Christina Aguilera ou Mariah Carey qui ont tous sollicité des featurings. Sans mauvais sous-entendu, elle est la geisha du hip-hop US, excellant dans son art tout personnel : la constitution d’un personnage total et modelable à loisir, à l’image de sa voix et de son flow.
3. Lil Kim 2010
A l’école, Nicki Minaj était le genre de fille avec qui il ne fallait pas trop se disputer. Une réput’ qui ne fait pas peur à Lil Kim qui lui reproche de lui avoir tout piqué. Alors que les deux se lançaient déjà des piques par déclarations interposées, et que les copains accouraient pour défendre leur petite protégée, Lil Kim y est allé franco en postant la semaine dernière sur internet un titre intitulé Black Friday traitant Nicki de “Lil Kim clone clown”, entre autres joyeusetés.
http://www.youtube.com/watch?v=yZEZUT_cm2I
De quoi donner du grain à moudre aux déçus et adversaires de la Harajuku Barbie : malgré l’effervescence autour du personnage, Pink Friday peine à convaincre. En revanche, ses perruques de scène sont super.
Diane Lisarelli