Sur scène, dès le premier accord de guitare, The Spinto Band, plutôt timide dans la vie, se transforme en bête de scène, voire de foire. Les Américains jouent farfelu, surexcité, avec toute la frénésie, la candeur et la grâce teenage des groupes sixties qu’on ne connaît qu’en noir et blanc. Mais leur énergie, leur dynamique, […]
Sur scène, dès le premier accord de guitare, The Spinto Band, plutôt timide dans la vie, se transforme en bête de scène, voire de foire. Les Américains jouent farfelu, surexcité, avec toute la frénésie, la candeur et la grâce teenage des groupes sixties qu’on ne connaît qu’en noir et blanc. Mais leur énergie, leur dynamique, elles, les ancrent fermement dans une power-pop moderne, déjà promise à toutes les radios. Sur scène, tous chantent, dodelinent et se dandinent avec une joie palpable : celle d’un groupe qui va, à la fin de la soirée, embarquer 2006 sous le bras ? jolie revanche quand le geek embarque la belle de la soirée.
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Sous leurs airs gentiment niais, leurs mines pas possibles, leurs danses de benêts extatiques, ils forment la plus belle machine à tubes pop américaine depuis Weezer. The Spinto Band évoque d’ailleurs régulièrement un Weezer léger et insouciant : le Weezer cartoonesque téléporté dans un vieil épisode des Jours heureux pour leur clip mythique de Buddy Holly. L’air parfaitement ahuri, ils osent des harmonies vocales, des canons que la pop-music, reconnaissante, avait laissés en paix depuis les Beach Boys ou Cheap Trick ? pas étonnant, dans ces conditions, que les Américains soient aussi des cousins (péteurs) des Français de Phoenix. Dans le public, Colin Greenwood de Radiohead, venu en touriste, n’échappe pas à cette euphorie contagieuse et tape d’un pied expert.
Oh Mandy est l’une de ces chansons miraculeuses, qui allient la classe mélodique des meilleurs orfèvres anglais (Blur, Franz Ferdinand) à la puissance sonique des plus explosifs Nord-Américains (l’excentricité Pavement, la dynamique diabolique de The Arcade Fire)? Et des tubes aussi exaltants, Nice & Nicely Done en abrite sans compter, de la flamboyance de Trust vs Mistrust à la disco glorieusement crétine de Crack the Whip, de la félicité de Direct to Helmet à lœurgence de Late. Des hymnes joués en boy-scouts amphétaminés, en chorale agitée, par ces six garçons à fréquenter de toute urgence.
Car, franchement, un groupe qui joue du kazoo sur du punk-pop en peluche ne peut mériter que l’amour : The Spinto Band donne envie de porter les cheveux longs, parce que ce serait vraiment génial de secouer sa tignasse bêtement en accompagnant chaque beat dératé. Et d’ailleurs, à la fin du concert, le batteur ? on lui donne au plus 12 ans ? se lance dans un infernal et ridicule et génial solo de batterie et soudain, ce n’est plus dans un épisode des Jours heureux que l’on retrouve le son et la ferveur de Weezer, mais dans le générique du Muppet Show.
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