New York

Plus encore aujourd’hui, alors que le travail strictement technique, voire fonctionnel, du DJ a été considérablement désacralisé par des logiciels de mixage automatique comme Virtual DJ, c’est enfin à ses choix, ses parti-pris esthétiques, sa mauvaise foi et son bagage que se mesurent les meilleurs pousse-disques – redevenus des sélecteurs à l’ancienne. Et à ce jeu là, à travers sa pleïade de compilations indispensables mais aussi de mixes, le label Kitsuné a gagné sa place de titulaire dans l’équipe du monde. Il rappelle une fois encore avec ce New York qu’il reste un défricheur et un passeur au sens le plus noble du terme, c’est à dire sans snobisme, accompagnant amoureuseument les artistes qui le touchent des tréfonds de l’underground jusqu’à la pleine lumière. En attendant le triomphe annoncé de certains de ses protégés comme La Roux, Little Boots ou Chew Lips, on se souvient avoir entendu ici Klaxons, Hot Hip ou Foals des mois ou des années avant leur reconnaissance. Entre deux classiques déjà en cours d’intronisation (Heartsrevolution et DJ Mujava), Gildas et Massaya jouent logiquement ici la carte de l’efficacité plus que celle de la subtilité, tranformant le dancefloor new-yorkais en séance d’aerobics de combat, conservant à cet effet dévastateur un arsenal de remixes enragés dans leurs DJ-bags à malice.

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