Huit ans après la bataille, les chutes du dernier album de New Order.
En 2005 sortait Waiting for the Sirens’ Call, l’un des albums les plus pop de New Order mais aussi celui qui trahissait une fatigue de plus en plus palpable chez un groupe qui avait jusqu’ici bâti sur la tension l’essentiel de son action. Désormais, les seules (sur)tensions étaient celles qui s’installaient entre les vieux copains de trente ans, au détriment de celles qui auraient pu nourrir les chansons – le bassiste Peter Hook fut peu de temps après le premier fusible à sauter.
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New Order, sans Hooky, continue aujourd’hui d’exister en pointillé, leurs concerts ont encore de l’allure mais, avec The Cure, le groupe est devenu le simple véhicule empesé d’une nostalgie qui a fini par gagner avec l’âge ceux qui s’éveillèrent à la musique à travers eux. Certaines prolongations tuent le match, et on ne remerciera jamais assez les Beatles, les Jam ou les Smiths, en se sabordant au bon moment, de nous en avoir épargné le spectacle.
Arrive donc aujourd’hui ce mini-album de huit titres datant des sessions de Waiting for the Sirens’ Call et constitué de morceaux non aboutis à l’époque, assorti d’une nouvelle version sous influence Velvet de I Told You So et du déjà connu Hellbent, qui figurait en inédit sur une récente compilation Joy Division/New Order.
L’affaire s’emmanche assez agréablement avec I’ll Stay with You et Sugarcane, deux titres accrocheurs qui ressemblent toutefois plus volontiers à des pastiches de New Order comme il en fleurit cinquante par an qu’aux élixirs authentiques comme ce groupe en distillait du temps de sa splendeur. Ressemblant, eux, à des fonds de tiroir d’Electronic, Recoil et Californian Grass traînent franchement la patte, appuyés sur des formules usées auxquelles même le chant toujours émouvant de Bernard Sumner ne parvient pas à insuffler la fièvre nécessaire.
Le titre le plus offensif, Shake It up, lorgne du côté de Fatboy Slim et pourrait s’avérer amusant s’il ne faisait étalage d’un catalogue de sons et des beats périmés depuis le milieu des années 90. Quant à I’ve Got a Feeling, il possède pour seule distinction de faire partie du trio de tête des morceaux les plus atrocement insipides jamais enregistrés par les Mancuniens. Un bon quatre-titres en téléchargement (gratuit) aurait fait amplement l’affaire.
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