Depuis la séparation brutale de New Order, on était sans nouvelle de leur chanteur Bernard Sumner. Qui revient avec un nouveau groupe, Bad Lieutenant, un nouveau bassiste – Alex James de Blur – et un concert en novembre au festival des Inrocks.
Tu continues de travailler avec le batteur, Stephen Morris, fidèle depuis plus de trente ans.
Je ne pourrais pas me passer de son humour, de son excentricité. C’est un batteur incroyable, unique. Et puis… c’est un ami, un type en or. Malheureusement, même s’il jouera avec nous sur scène, il n’a pas pu enregistrer toutes les batteries de l’album, car sa fille souffrait alors de graves problèmes de santé.
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Qui fait partie de Bad Lieutenant ?
A la base, c’est un trio : Phil Cunningham, l’ancien guitariste du groupe Marion, qui jouait avec New Order depuis 2005, un autre guitariste Jake Evans, qui joue depuis qu’il a 5 ans, et moi. On a passé des mois à jouer ici, chez moi. Ensuite, nous avons utilisé quatre batteurs, plusieurs bassistes – dont Alex James de Blur et un Français, Tom, qui sera avec nous sur scène.
[attachment id=298]Tu as produit beaucoup de groupes Factory, notamment Happy Mondays, mais jamais New Order. As-tu joué ce rôle cette fois ci ?
J’ai effectivement produit l’album. A l’époque de New Order, nous recrutions des producteurs dont le principal rôle était d’arbitrer les disputes, les problèmes d’ego entre nous. C’était idiot, mais nécessaire. Si j’avais produit la moindre chanson du groupe, Hooky m’aurait accusé de tirer la couverture à moi, de minimiser son rôle. S’engueuler sur chaque son, chaque niveau de chaque instrument, c’est épuisant. Il faut qu’une seule personne prenne les décisions, finisse par trancher : c’est ce qui s’est passé sur l’album de Bad Lieutenant. C’est la première fois de ma vie que je travaille sans la moindre tension et ça a été merveilleux. Ces histoires de grands albums enregistrés à couteaux tirés, c’est un mythe. On n’a pas besoin de frictions pour faire de la musique. Ça rend juste l’enregistrement infernal, détestable… Je préfère les bonnes idées aux gros ego.
Le nom Bad Lieutenant, c’est ton choix ?
Oui, volé à ce film dégoûtant d’Abel Ferrara… dégoûtant et très drôle… Une histoire de rédemption. Une quête que je partage. Même si je ne pense pas avoir été une personne aussi mauvaise que ça… J’ai fait des erreurs stupides quand j’étais gosse : je ne pensais qu’à m’amuser, sans me soucier des conséquences. Aujourd’hui, croyez-moi, je fais nettement plus gaffe à moi. En tournée notamment, je suis passé plusieurs fois à deux doigts du gouffre. C’est presque un miracle si je suis vivant et sain d’esprit aujourd’hui…
Un énorme nouveauté chez Bad Lieutenant : le solo de guitare. Ça n’était pas autorisé chez New Order ?
Il y avait déjà, notamment sur Transmission, des solos de guitare chez Joy Division. Le son de New Order a toujours été en évolution, car une règle sacrée était de ne pas utiliser de bandes : nous découvrions les synthés et les boîtes à rythmes en studio, expérimentions avec, puis nous cherchions un moyen d’adapter ces outils à la scène. Bad Lieutenant est composé à la base de trois guitaristes : c’était un peu inévitable qu’ils se laissent aller à l’occasion.
Quel est le calendrier de Bad Lieutenant pour les mois à venir ?
Nous allons sortir l’album le 5 octobre, je vais donc me reposer pendant quelques semaines, puis nous allons répéter, car ça fait trois ans que je ne suis pas monté sur scène… Nous avons déjà bloqué notre première date début novembre, pour le festival des Inrocks, ça sera une joie de retrouver l’Olympia. Pour fêter ça, on jouera quelques chansons de New Order et Joy Division.
/// Site officiel
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