Les Français ont mué en une machine complexe et furieuse : muy bien.
Il y a trois ans, à l’époque où le buzz pouvait être innocent, Narrow Terence affolait les soirées parisiennes avec rock crépusculaire où d’aucuns décelaient le songwriting cabossé de Tom Waits. Comparaison hâtive : la musique du Californien ne s’est jamais résumée à un timbre d’ours enroué et des arrangements cyclothymiques, à la différence du premier album autoproduit du groupe des frères Puaux. Mais ça, c’était avant Narco Corridos, l’album dont aurait pu accoucher feu Jack The Ripper au retour d’un pèlerinage à Ciudad Juárez.
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Un disque qui, le plus clair du temps, convertit violons éplorés, cuivres chauffés à blanc et guitares ultra crunchy en de belles compositions dramatiques, à l’image de Cave in Hell, cas d’école en matière de groove sableux et de mélodies tourmentées, ou de Weakness of the Sheep, score à la Danny Elfman. Inespérée, la mutation ne sera complète que lorsque ballades longitudinales (The Man Who Thinks) et instrumentaux d’une classe à faire douter les autorités mexicaines du bienfondé de leur mépris de ces chansons subversives que sont les narcocorridos ne seront plus gênées aux entournures par de vains et juvéniles crachats métalliques (Bottom Bitch, Wet Dead Horses).
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